« friponner », définition dans le dictionnaire Littré

friponner

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

friponner

(fri-po-né) v. a.
  • Escroquer en fripon. …Oui, tu m'as friponné Mon cœur infriponnable, œil émerillonné, Scarron, Don Japhet, II, 1. Qu'est-ce à dire ? ne craignez-vous pas que je vous friponne votre billet ? Dancourt, Bourg. à la mode, IV, 9.

    En parlant de personnes. Voilà un fripon que je friponnerai sur ma parole, Regnard, Sérén 10. Il fut tant friponné par les juifs qu'il ne lui resta plus rien que sa petite métairie, Voltaire, Cand. 30.

    Absolument. Il [Tencin] avait été poursuivi au parlement de Paris comme simoniaque, et regardé dans le public comme un prêtre incestueux qui friponnait au jeu, Voltaire, Louis XIV, 37. Les fripons qui faisaient sous ce ministre le commerce du blé au préjudice du peuple ne peuvent souffrir un ministre qui ne les laisse pas friponner, D'Alembert, Lett au roi de Prusse, 27 mai 1775.

HISTORIQUE

XVIe s. Ils se hastent de souper, puis elle dit : là couchons nous, c'est assez friponné sur la viande morte, Moyen de parv. p. 277, dans LACURNE. Si à dormir la grasse matinée, à fripponer et prendre du bon temps, la science pouvoit croistre en dormant, Contes de CHOLIÈRES, f° 7, dans LACURNE. Si je preste un peu plus attentifvement l'aureille aux livres, depuis que je guette si j'en pourray fripponner quelque chose de quoy esmailler ou estayer le mien…, Montaigne, III, 77.

ÉTYMOLOGIE

Fripon. Friponner, au XVIe siècle, a généralement le sens de bien manger, ce qui est le sens primitif ; mais dans Montaigne on trouve déjà le sens détourné et moderne.