« hochet », définition dans le dictionnaire Littré

hochet

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

hochet [1]

(ho-chè ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des ho-chè-z en os) s. m.
  • 1Jouet qu'on donne aux petits enfants pour qu'ils le pressent entre leurs gencives pendant le travail de la dentition. En lui donnant pour hochet quelques corps durs, Rousseau, Ém. I. Aux enfants tout sert de hochet, Beaumarchais, Mar. de Fig. IV, 8. Des sceptres étaient mes hochets [au fils de Napoléon 1er], Mon bourlet fut une couronne, Béranger, les Deux cousins.

    Fig. À ses doux songes [de l'espérance] asservie, Vous serez heureuse en effet, Si pour chaque âge de la vie Elle vous réserve un hochet, Béranger, Annivers.

  • 2 Fig. Chose futile, qui flatte, qui amuse. Rien de plus commun qu'un vieillard qui meurt avant que d'avoir vécu ; la plupart des hommes meurent le hochet à la main, Diderot, Claude et Nér. II, 1. On ne satisfait pas avec les hochets de la vanité les âmes dominées par l'ambition de régner sur les esprits, Condorcet, Vie de Voltaire. Il nous berçait encor de ces mots révérés, Vains hochets du vulgaire et fantômes sacrés, Chénier M. J. Tib. I, 1. …l'homme qui touche à son adolescence, Brise les vains hochets de sa crédule enfance, Lamartine, Harold, I.

    PROVERBE

    Il y a des hochets pour tout âge, c'est-à-dire chaque âge a ce qui l'amuse (adage qui n'est dans le Dictionnaire de l'Académie qu'à partir de l'édition de 1835, et qui, comme on voit par ce qui suit, provient probablement de Fontenelle). À la fin de ce poëme [de l'Anglais Prior], on voit ce vers charmant de Fontenelle : Il est des hochets pour tout âge ; Prior prie la fortune de lui donner des hochets pour sa vieillesse ; et il est bien certain que Fontenelle n'a pas pris ce vers de Prior, ni Prior de Fontenelle ; l'ouvrage de Prior est antérieur de vingt ans, et Fontenelle n'entendait pas l'anglais, Voltaire, Dict. phil. Bouffon.

HISTORIQUE

XIVe s. Pour avoir refait tout de neuf un hochet d'argent, pour jouer et esbattre madame Jehanne de France, De Laborde, Émaux, p. 341. Qu'il ne soit nuls que de ce jour en avant, qui joue ens le clostre aux deiz, aux scous, aux hochez ou aux autres jeux que on appelle tremerealz, Du Cange, hochia.

XVIe s. Les nourrices font adjouster au hochet de petites sonnettes, qui leur servent de jouet, et de folastrer avec eux, Paré, XVIII, 95.

ÉTYMOLOGIE

Hocher 1, parce qu'on hoche ce jouet.