« invective », définition dans le dictionnaire Littré

invective

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

invective

(in-vè-kti-v') s. f.
  • Discours injurieux, expression injurieuse contre quelque personne ou contre quelque chose. Un homme de cette sorte est un savant artisan de calomnies… il blâme avec des éloges et non pas avec des invectives, Guez de Balzac, De la cour, 5e disc. Ma foi ! tu me fais tort avec cette invective, Molière, l'Ét. I, 2. Mon Dieu ! tout doux : vous allez d'abord aux invectives ; est-ce que nous ne pouvons pas raisonner ensemble sans nous emporter ? Molière, Mal. imag. I, 5. Il fit mille invectives contre la fureur du jeu, Hamilton, Gramm. 4. Faut-il… insulter aux cendres de ceux qui le sollicitèrent de se déclarer contre son devoir, et faire d'un éloge particulier une invective publique ? Massillon, Or. fun. Villeroy. Clodius, si connu par les invectives de Cicéron, son ennemi, n'est guère mieux traité par les historiens, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. X, p. 237, dans POUGENS. Le torrent de ses invectives ne peut être arrêté, D'Olivet, Hist. Acad. t. II, p. 50, dans POUGENS. Un Claveret, qui avait fait une comédie intitulée la Place royale, sur le même sujet que Corneille, se répandit en invectives grossières ; Mairet lui-même s'avilit jusqu'à écrire contre Corneille, avec la même amertume, Voltaire, Comment. Corn. Cid, Préface. On n'a recours aux invectives que quand on manque de preuves, Diderot, Pens. phil. 15. L'invective invite l'invective, Diderot, Claude e. Nér. II, 109.

HISTORIQUE

XVe s. Une nouvelle invective en laquelle j'espere traictier desvertuz et proprietez de noblece, Christine de Pisan, Charles V, 1, Prologue.

XVIe s. Et m'a semblé souvent nouveau et estrange de les veoir [les anciens] se desmentir et s'injurier, sans entrer pourtant en querelle… nous voyons la liberté des invectives qu'ils font les uns contre les aultres, Montaigne, III, 79.

ÉTYMOLOGIE

Invectif.