« reboucher.2 », définition dans le dictionnaire Littré

reboucher

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

reboucher [2]

(re-bou-ché) v. a.
  • Terme vieilli. Fausser, émousser. Puisse être à ta grandeur le destin si propice, Que ton cœur de leurs traits rebouche la malice, Régnier, Épît. I. Son corps sera la cuirasse qui rebouchera tous les traits, Rousseau, Ém. II.

    Se reboucher, v. réfl. Se fausser. L'épée s'est rebouchée.

HISTORIQUE

XIIe s. Kar rebuchié furent lur hustilz de fer, Rois, p. 44.

XIIIe s. Mais ele [une pierre précieuse] ne luist pas par jour ; Que li solaus, c'est verité, Se li rebouque sa clarté, Du Cange, rebusare.

XVIe s. Tiravant coucha sa lance en l'arrest, et en ferut le moyne ; mais, rencontrant le froc horrificque, rebouscha par le fer, comme si vous frappiez d'une petite bougie contre une enclume, Rabelais, Gar. I, 43. Il disoit que, l'humaine raison estant arrivée aux causes premieres, il falloit qu'elle s'arrestast et qu'elle rebouchast, à cause ou de sa foiblesse, ou de la difficulté des choses, Montaigne, II, 315. Femme qui se disposa sagement aux volontés de son mari, lesquelles elle sut avec telle douceur reboucher, qu'elle gagna par une longue obeissance ce point sur lui, qu'il ne croyoit tant en nul autre qu'à elle, Pasquier, Lettres, VII, 10.

ÉTYMOLOGIE

Reboucher, rebouquer, c'est faire bouquer, de re et bouche : signification qui a passé au fer qui est arrêté par la résistance. En Normandie, on dit rebouquer pour se refuser à : rebouquer sur les vivres, sur l'ouvrage.