« sac.2 », définition dans le dictionnaire Littré

sac

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

sac [2]

(sak) s. m.
  • Pillage entier d'une ville. L'avarice s'assouvit au sac de Persépolis, Vaugelas, Q. C. V, 6. On a de lui [le peintre Aristide] cet admirable tableau (c'est toujours Pline qui parle), où dans le sac d'une ville est représentée une mère qui expire d'un coup de poignard qu'elle a reçu dans le sein, et un enfant qui se traîne jusqu'à la mamelle pour la teter, Rollin, Hist. anc. t. XI, 1re part. p. 186, dans POUGENS. Le sac de Panama en 1670 par le pirate anglais Jean Morgan, Raynal, Hist. phil. VII, 32. Polygnote avait figuré sur les murs du temple de Delphes le sac de Troie, Chateaubriand, Génie, III, I, 4.

HISTORIQUE

XVe s. Mettre la ville à sac, qui est à dire la courir et piller et eux en aller à tout la proie, Bouciq. III, 22.

XVIe s. On dit que la richesse qui fut lors enlevée au sac de Syracuse n'estoit pas moindre que celle de Carthage, qui depuis, non gueres après, fut saccagée, Amyot, Marc. 28. Criant à sac, à sac, et tue, tue, Amyot, Sylla, 31.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. et port. saco ; ital. sacco. Origine controversée. Scheler y voit un substantif verbal de l'ancien verbe sacher, tirer ; pourtant, se ravisant, il trouve plus vraisemblable l'étymologie par l'ancien haut-allem. scah, pillage. À cela Diez objecte que sc allemand ne peut se transformer en s simple. Il est de fait que scah s'est introduit dans l'ancienne langue, mais il y a donné non sac, mais eschac. Diez pense que dans sac, pillage, on a simplement sac, dans le sens de gros paquet ; ce qui a pris le sens de butin. Cette étymologie paraît la plus probable. Bas-lat. saccomannus, pillard ; ancien franç. saquement, même sens ; flamand, sackmann, voleur.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SAC.
10Ajoutez :

Grandir sous le sac, grandir encore quand on est au régiment. L'on peut dire du capital en voie de formation qui est frappé par l'impôt, ce qu'on dit du soldat trop jeune : Malheur à celui qui grandit sous le sac ! Journ. offic. 12 janv. 1872, p. 252, 1re col.

30Mouture au petit sac, meunier au petit sac, mouture, meunier qui produisent la farine pour la rendre à celui qui a fourni le grain, et non pour la vendre. Le sieur M…, présent en personne, a prétendu qu'il n'était pas commerçant, mais seulement meunier au petit sac… ; que M… était meunier au petit sac et qu'il n'a jamais fait le commerce, Gaz. des Trib. 29 mai 1874, p. 511, 1re col. Que M…, en dehors des moutures au petit sac, achetait des blés pour les convertir en farine et les vendre, ib.
31Sac à la malice, la poche que les prestidigitateurs ont devant eux, et, par extension, tout sac ou coffre ou tiroir contenant des instruments ou objets qui opèrent quelque chose qui attire l'attention.

ÉTYMOLOGIE

Ajoutez : Dans la Charente, on dit sache, Gaz. des Trib. 14 mars 1877, p. 251, 4e col.