« vétille », définition dans le dictionnaire Littré

vétille

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vétille

(vé-ti-ll', ll mouillées, et non véti-ye) s. f.
  • 1Bagatelle, chose de peu de conséquence. Vous voyez par là que les grands personnages se sont amusés à des vétilles, Guez de Balzac, 6e disc. sur la cour. Quoique je sois presque honteux de m'être tant arrêté à ces petites vétilles et minuties de grammaire, La Mothe le Vayer, la Promenade, Dial. 1. De la moindre vétille il fait une merveille, Molière, Mis. II, 5. Eh ! fripon, tu ne t'amuses pas à voler des vétilles, Boursault, Mots à la mode, sc. 15. J'ai dévoilé les mystères secrets, L'art des parloirs, la science des grilles, Les graves riens, les mystiques vétilles, Gresset, Ver-vert, I. On lui reproche [à Racine] le héros expiré [dans Phèdre] ; quelle misérable vétille de grammaire ! pourquoi ne pas dire : le héros expiré, comme on dit : il est expiré ? Voltaire, Dict. phil. Amplification. Du temps de Néron, le crime s'est perfectionné ; les vieux assassinats du divin Auguste étaient des vétilles, des essais, presque de l'innocence, au milieu des forfaits nouveaux, Chateaubriand, Italie, Voyage de Naples, 1er janv. 1804.
  • 2Petite pièce d'artifice qu'on fait avec des cartes à jouer.
  • 3Petit anneau d'un rouet, dans lequel passe le fil.
  • 4Nom d'un petit instrument qui consiste dans plusieurs anneaux entrelacés, qu'il est difficile de dégager quand on n'en sait pas le secret.
  • 5Appentis sous lequel travaillent certains ouvriers dans une ardoisière.

ÉTYMOLOGIE

Piémontais, vetilia. Origine contestée. On a tiré par une forte contraction vétiller du lat. vitilitigare, chicaner. Diez préfère y voir le lat. vitilia, objet d'osier. Mais il est plus probable que c'est l'espagnol vetilla, dimin. de veta, chose de rien, proprement raie, prov. veta, raie, ruban, vétille (Paubre lairon pent hom per una veta, pauvre larron pend on pour une vétille) ; veta est le lat. vitta, bande.