« ah », définition dans le dictionnaire Littré

ah

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

ah !

(â) interj.
  • 1Sert à marquer la joie, la douleur et les affections vives de l'âme. Ah ! de quel souvenir viens-tu frapper mon âme ? Racine. Ah ! Rome ! ah ! Bérénice ! ah ! prince malheureux ! Racine, Bérén. IV, 6. Ah ! que de la vertu les charmes sont puissants ! Th. Corneille, Essex, III, 4. Ah ! que la renommée est injuste et trompeuse ! Voltaire, dans Girault-Duvivier.
  • 2Ah ! souvent ne sert qu'à donner plus de force à la phrase. Ah ! gardez-vous de le croire ! Ah ! que me dites-vous ? Ah ! si du fils d'Hector la perte était jurée, Racine, Andr. I, 2. Ah ! si d'une autre chaîne il n'était point lié, Racine, Baj. III, 8.
  • 3Il se redouble quelquefois ; alors il exprime la surprise ou l'ironie. Ah ! ah ! vous en convenez enfin. Ah ! ah ! vous me la donnez belle.
  • 4Employé substantivement, il est invariable au plur. Il poussait des ah à chaque mot.

REMARQUE

Différence entre ah et ha ; si l'on éprouve un sentiment de joie, de douleur, une émotion vive, on l'exprime en proférant le son prolongé ah, et c'est l'h qui, placée après ce son, peint cette durée. Un homme, plongé dans ses réflexions, marche sans regarder devant lui ; il trouve quelque chose qui l'arrête : un fossé par exemple ; il fait un mouvement, et dans sa surprise s'écrie : ha !