« aheurter », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
aheurter (s')
- Se heurter à quelque chose, s'opiniâtrer, s'obstiner. S'aheurter à un sentiment, à une opinion.
Elle ne s'était jamais aheurtée à les défendre
, Rousseau, Hél. VI, 11.Mais [elle] s'aheurte où sans plus quelque appât la convie
, Régnier, Sat. IX.Sans cela on ne se serait pas aheurté à J. C.
Pascal, Proph. 24.
HISTORIQUE
XIIIe s. Je cuide estre mescreant, pource que je ne puis mon cuer ahurter à ce que je croie ou sacrement de l'autel
, Joinville, 197.
XVe s. Quant [les sujets] reçoivent familiarités Des souverains, ils en sont ahurtés à faire moins devoir, obedience
, Deschamps, Comment les roys et les princes etc.
XVIe s. Gardons nous sur toutes choses de ce rocher, auquel on ne peut ahurter sans malencontre
, Calvin, Instit. 775. Il vault mieulx prester au coup, que, s'aheurtant à ne rien relascher, donner occasion à…
, Montaigne, I, 126. Les plus aheurtez à cette si juste persuasion de l'immortalité
, Montaigne, II, 305. Il y en a de si aheurtez en leurs opinions, que…
, Lanoue, 480. Depuis il passa oultre le devoir et s'aheurta trop opiniastrement à vouloir empescher l'accroissement de Scipion
, Amyot, Fab. 51. Ceulx qui se aheurtent obstinéement à leurs opinions, et ne se veulent jamais accommoder à autruy, demeurent à la fin tous seuls
, Amyot, Cor. 20. Le roi fut conseillé d'eluder ces demandes, au lieu de s'y ahurter
, D'Aubigné, Hist. II, 107. Ces puissantes familles animées et aheurtées l'une contre l'autre, sans espoir de reconciliation
, Satyr. Mén. p. 119.
ÉTYMOLOGIE
À (voy. À) et heurter ; picard, ahurter.