« anuiter », définition dans le dictionnaire Littré

anuiter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

anuiter (s')

(a-nui-té) v. réfl.
  • Être surpris en chemin, par la nuit.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ensi s'empartirent, quant il fu anuitié, le petit pas, Villehardouin, CXLV. Quant ore voit la dame qu'ens au bois lui anuite, Berte, XXXVII. Povre hostel ot la dame, quant vint à l'anuitier, ib. XXXVIII. Et la pierre si clere estoit, Que, maintenant qu'il anuitoit, L'en s'en veïst bien au besoing Conduire d'une liue loin, la Rose, 1107. Or disons ainsi, que à l'anuitier revenimes de la perilleuse bataille desus dite, Joinville, 230.

XIVe s. Et tant ala Bertran et avant et arrier, Que le bon duc d'Anjou trouva ung anuitier, Qui Bertran honnoura et le volt festier, Guesclin. 17334.

XVe s. Environ l'anuiter, ce jeudi au soir vinrent les nouvelles à Bruges de la deconfiture de la bataille, Froissart, II, II, 199.

XVIe s. Te faudroit voir tous ces vieux romans et poetes françois où tu trouveras un anuicter, pour faire nuict… et mil' autres bons mots, que nous avons perdus par nostre negligence, Du Bellay, J. I, 29, recto. D'une entre-suivante fuyte Il ajourne, et puis enuyte, Du Bellay, J. III, 78, verso. … et quand il anuytoit, Le fier Énée en songe l'agitoit, Du Bellay, J. IV, 19, verso.

ÉTYMOLOGIE

Anc. franç. anuit, de à et nuit. Anuit, qui signifiait cette nuit, était un excellent mot encore conservé dans quelques provinces.