« artillé », définition dans le dictionnaire Littré

artillé

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

artillé, ée

(ar-ti-llé, llée, ll mouillées, et non ar-ti-yé) adj.
  • Terme de marine. Garni de son artillerie, de ses canons. Un vaisseau artillé. Vieux ; on dit maintenant armé.

HISTORIQUE

XIIIe s. Avoit fait son chastel fermer, Qui moult estoit bien batilliés, Si fort est et si bien artilliés Qu'il ne cremoit ne roi ne comte, Du Cange, artillaria.

XVe s. Le roi d'Angleterre, accompaigné de vingt mil Anglois bien artillez, J. de Troyes, Chron. 1475. Si les habilla, remonta, arma st artilla le roy au mieus qu'il peut le faire, Chartier, Hist. de Ch. VII. Artillié soit d'avis avantureux, Coulevrines et canons, à largesse, Orléans, Rond. 54.

XVIe s. Il est certain que l'armée de Monsieur, artillée à plaisir, eust emporté tous ces gens de pied en huict jours, D'Aubigné, Hist. I, 220. Quatre navires bien artillez pour estre marchands, D'Aubigné, ib. II, 300.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. artillado ; provenç. artilha, fortification. Artillé est le participe de l'ancien verbe artiller, pour lequel on a proposé deux étymologies. L'une est celle de Muratori, qui le tire de l'italien artiglio, griffe, serre ; mais artiglio est articulus, et notre mot arteil (aujourd'hui orteil) ; or, il y a trop loin même du sens italien à artiller, pourvoir de toute sorte d'engins, et à artilleria, qui veut dire toute sorte d'engins, pour qu'on accepte cette étymologie. Reste l'autre qui n'offre aucune difficulté : ars, artis, art, d'où artillum, engin, artillare, pourvoir d'engins. L'ancien français a artilleux, artificieux, dont l'étymologie, qui est ars, artis, confirme celle d'artiller.