« avoir.2 », définition dans le dictionnaire Littré

avoir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

avoir [2]

(a-voir) s. m.
  • 1Tout ce qu'on possède, bien, fortune. Tout son avoir était chez ce banquier. Cette maison, cette terre est un bel avoir. Aurions-nous mieux employé la jeunesse, Vécu moins vite avec un riche avoir ? Béranger, Bonsoir.
  • 2 Terme de commerce. La partie d'un compte où l'on porte les sommes dues. Doit et avoir, l'actif et le passif. Établir un compte par doit et avoir.

HISTORIQUE

XIe s. Pour tout l'aveir qui soit en cest païs, Ch. de Rol. XXXIV. Les douze pairs [il] a traït pour aveir, ib. CCLXXIII.

XIIe s. Cumbatid s'en vers les Philistiens, si enchaçad lur avers [bêtes] ki durent porter la vitaille, Rois, 89. Mout grant avoir [je] vous en faz aporter, Ronc. p. 32. [Je] N'en donroie le desir Pour tout l'avoir dessouz ciel, Couci, XI. Qui mestier a d'avoir, à son talent en prent, Sax. XI. Seignur, fait-il à els, tut senz en plait entrer, Ne me deit pas mis sires acuinte demander : Car tut cest grant aveir que ci vus oi numer, En ses busoignes l'ai fait metre et aluer, Th. le mart. 43. Tut saisi en sa main et terres, et mustiers, Et vif aveir et mort, blé, rentes et deniers, ib. 64.

XIIIe s. Et li Franc commencierent à ocire les Grieus, et gaaignierent les avoirs de la vile, et pristrent tout, Villehardouin, CLI. Après commença à paier l'avoir que il devoit à ceus de l'ost, Villehardouin, LXXXVIII. Si come d'or et d'argent et de tous les fiers avoirs qui onques furent en terre trovés, Villehardouin, CVII. Se vos estes povres ne besoigneus, il vous donra volentiers de son avoir, Villehardouin, LXVI. Avoir et grans richesses [ils] orent tout à leur chois, Berte, LXI. Après fu painte coveitise : C'est cele qui les gens atise De prendre et de noient donner, Et les grans avoirs aüner, la Rose, 172. Il tolent et ravissent les avoirs dont li communs pueples se doit vivre, Beaumanoir, 26.

XVe s. Et y fut trouvé [à Audenarde] grand avoir qui estoit à François Acreman ; et me fut dit que il y avoit bien quinze mille francs, Froissart, II, II, 221. Et disoient outre [les serfs Anglais révoltés] que ils vouloient savoir que les grands avoirs que on avoit levés parmi le royaume d'Angleterre, puis cinq ans, estoient devenus, Froissart, II, II, 111. Ils se rendirent, sauf leurs corps, leurs membres et leur avoir, Froissart, I, I, 149. Et par Dieu, il n'est nul avoir Qui vaille bon ami avoir, Mir. de Ste Genev. Et ainsi ensuit les vaillans preux qui onques nul compte ne tindrent d'amasser avoirs, Bouciq. IV, ch. 7.

XVIe s. Ilz n'avoient rien de plus cher en ce monde que la richesse et l'avoir, Amyot, Arist. 25.

ÉTYMOLOGIE

Avoir 1 ; norm. avers, les animaux domestiques ; provenç. et espagn. aver ; ital. avere. D'après Ménage, avoir, en la signification de biens, était un mot inusité. Depuis, ce mot est revenu tout à fait en usage.