« bâter », définition dans le dictionnaire Littré

bâter

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

bâter

(bâ-té) v. a.
  • 1Mettre un bât sur une bête de somme. Bâter un âne, un mulet. La laine dont ils sont couverts [les lamas] dispense de les bâter, Buffon, Lama.
  • 2 V. n. Fig. et familièrement. Cela bâte mal, cela va mal, ne réussit pas. La campagne de Portugal n'avait pas bien bâté ; on avait perdu Gibraltar, la Catalogne, Saint-Simon, 150, 193. Les personnes enivrées de la cour se croient tout permis ; et, quand cela bâte mal, elle se croient perdues, Saint-Simon, 64, 72. Cette affaire mortifia les jésuites, d'autant plus que cette même affaire leur bâtait mal à Rome, Saint-Simon, 78, 9.

    PROVERBE

    L'âne du commun est toujours le plus mal bâté, c'est-à-dire, on a moins de soin des choses du public que de son intérêt propre.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et se il le peut prover par deus beaus garans de la lei de Rome, homes ou femes, bien baste, Ass. de Jérus. 112.

XVe s. Vous ne faites là que baster ; Frappez fort, ilz ne font que rire, Mart. de S. Denis.

XVIe s. Et ayant basté mon cheval, je m'en voy au grand galop devers eux, Carloix, V, 20. Qu'au bœuf sied mieux d'estre basté, Qu'à un asne de porter mitre, Marot, III, 229. Qu'il n'avoit pas eu loisir de le remercier de l'offre qu'il luy avoit faicte de le seconder, au cas que mal bastast, ce qu'il faisoit presentement, Carloix, IV, 4. Si aultrement mal baste, vous sçavez, monsieur, qu'une genereuse mort toute vie honore, Carloix, V, 17.

ÉTYMOLOGIE

Bât ; provenç. bastar.