« béat », définition dans le dictionnaire Littré

béat

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

béat, ate

(bé-a, a-t') s. m. et f.
  • 1Homme ou femme plongée dans une grande dévotion et à qui l'entourage attribue une sorte de sainteté. Pour béate partout le peuple la renomme, Régnier, Sat. XII. Castel dos Rios pressa le roi d'employer son autorité pour faire révoquer la condamnation que la Sorbonne avait faite des livres d'une béate espagnole qui s'appelle Marie d'Agreda, Saint-Simon, 72, 177. Tu cours chez ta béate à son cinquième étage, Voltaire, Disc. 7. Mon doux béat très peu me répondait, Riait beaucoup et beaucoup plus buvait, Voltaire, Apol. du luxe.

    Béates, nom de quelques femmes portant l'habit religieux, sans être cependant cloîtrées.

  • 2Dans le langage de l'Église, celui, celle qui a reçu la béatification.
  • 3 Adj. Un ton béat, une mine béate, un ton, une mine qui exprime une dévotion outrée ou hypocrite. L'évêque de Troyes allait passer deux jours à Paris et s'en retournait dans sa retraite, sans avoir paru ni rouillé, ni béat, ni déplacé, ni gâté, Saint-Simon, 422, 90.
  • 4 S. m. Terme de jeu. Celui qui, par le sort, se trouve exempt de jouer dans une partie et de payer sa part. Nous sommes cinq pour jouer le dîner ; faisons un béat, et jouons deux contre deux. Il vieillit en ce sens.

HISTORIQUE

XVIe s. Les paovres beats peres jacobins, mineurs et minimes, Rabelais, Pant. III, 22.

ÉTYMOLOGIE

Beatus, de beare, rendre heureux.