« barque », définition dans le dictionnaire Littré

barque

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barque

(bar-k') s. f.
  • 1Petit bateau. Une barque de pêcheur. Passez, seigneur, dit-il, passez dans cette barque, Corneille, Pomp. II, 2. Sa tête sur les bords de la barque penchée, Corneille, ib. II, 2. Un jour le voyageur par le Rhône emporté, En silence et debout sur sa barque rapide, Chénier, 266.

    Fig. De tous trois la vertu pareille et sans seconde Mérite le timon de la barque du monde, Rotrou, Bélis. II, 7.

    Bien conduire sa barque, bien administrer ses affaires, mener une entreprise à bonne fin. Je conduis très sagement ma barque, Sévigné, 285. On tiendra le parlement, Dieu conduise cette barque, Sévigné, 512. Mandez-moi comme vous conduirez votre barque, Sévigné, 18. Je te conjure de prendre la conduite de notre barque, Molière, Fourb. I, 3. Et n'ai le jugement De conduire ma barque en ce ravissement, Régnier, Sat. VII.

    Poétiquement. La barque de Caron, la barque infernale, la nacelle dans laquelle la mythologie disait que les âmes traversaient le Styx pour entrer dans les enfers. Empêcher que Caron, dans la fatale barque, Ainsi que le berger, ne passe le monarque, Boileau, Art p. III. Elle pourrait bien passer un jour dans la barque comme les autres, Sévigné, 265.

  • 2Sorte de vase à l'usage du teinturier sur soie.

    Espèce de bassin de brasseur.

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. baque ; provenç. barca ; espagn. et ital. barca ; angl. bark ; du celtique : gaél. barc ; bas-bret. bark, barque. Barca est dans Isidore, signifiant le canot qui porte à terre les marchandises d'un navire. Il est singulier que barca, si ancien, puisqu'il est dans Isidore, et commun à toutes les autres langues romanes, ne se trouve pas dans le vieux français, qui n'a que barge ; cela ne peut guère s'expliquer qu'en admettant une confusion entre barge et barque.