« botte.2 », définition dans le dictionnaire Littré

botte

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

botte [2]

(bo-t') s. f.
  • 1Chaussure de cuir qui enferme le pied et la jambe, et quelquefois une partie de la cuisse. Une paire de bottes. Des bottes fortes, molles, vernies. Point de politique, tout le monde en bottes [sans gêne] ; quelles délices, Courier, Lett. II, 109.

    Coup de botte, coup de pied. Rendons leur les coups de botte Qu'Achille nous a donnés, Béranger, Mirm.

    Avoir du foin dans ses bottes, être muni de ressources, avoir de l'argent. Cette locution, équivalente à celle de mettre de la paille dans ses sabots, provient de l'usage de garnir ses chaussures de paille, de foin, pour qu'elles ne blessent pas le pied.

    Familièrement. Je ne m'en soucie non plus que de mes vieilles bottes, je ne m'en soucie point.

    Prendre ses bottes de sept lieues, se préparer à partir et à marcher rapidement, par allusion aux bottes qui faisaient sept lieues, dans le conte du Petit Poucet.

    À propos de bottes, hors de tout propos.

    Graisser ses bottes, se préparer à partir ; et, au figuré, être sur le point de mourir.

    Fig. Il y a laissé ses bottes, il y a péri. Quand quelqu'un est mort en une bataille, nous disons seulement : il y a laissé les bottes, comme si elles étaient le vrai séjour de l'âme du cavalier, Francion, liv. X, p. 423.

    Locutions vieillies. Prendre la botte, se mettre en état de partir. Où va la botte ? où allez-vous ?

  • 2 Fig. et familièrement, la terre qui s'attache à la chaussure dans un terrain gras.
  • 3 Terme de manége. Serrer la botte, serrer le cheval avec les jambes. Ce cheval va à la botte, il cherche à mordre à la botte le cavalier qui est sur son dos.

    Fig. Aller à la botte, dire des choses piquantes. Mme de Bouillon savait, parlait bien, disputait volontiers, et quelquefois allait à la botte, Saint-Simon, 357, 222.

    Morceau de cuir dont on garnit le pied d'un cheval à l'endroit où il se coupe.

  • 4 Terme de chasse. Collier de cuir que l'on met au limier pour le mener au bois.

    Étui où se porte le fusil quand on chasse à cheval.

  • 5Botte de carrosse, ancien nom du marchepied fixe et placé en dehors, à l'aide duquel on monte dans un carrosse.
  • 6Partie d'une manche fermée qui est la plus voisine du poignet. Ne se dit plus.

    PROVERBE

    Graissez les bottes d'un vilain, il dira qu'on les lui brûle, c'est-à-dire un avare trouve toujours moyen de se dispenser de la reconnaissance d'un service.

HISTORIQUE

XIIIe s. Par vos botes, ce dist Renart Qui moult fu plain de males ars, Se vos voliez moines estre, Je feroie de vos mon mestre, Ren. 1061.

XVIe s. Nous avons un ennemy qui ne dort pas, et qui use plus de bottes que de souliers, Sat. Mén. p. 49. Sur la peau elles avoient de fort grosses bottes, D'Aubigné, Faen. IV, 13. L'homme veut avoir toutes ses pieces bonnes et saines, son corps, sa teste, ses yeux, son jugement, sa memoire, voire ses chausses et ses bottes, Charron, Sagesse, II, 3. Une dissenterie me surprit ; mon medecin pensa perdre sa leçon, et moy mes bottes [je faillis mourir], Montluc, Mém. t. II, p. 269, dans LACURNE. À propos de bottes, combien l'aulne de fagots ? Oudin, Curios. franç.

ÉTYMOLOGIE

Voy. BOTTE 3, la botte, chaussure, ayant été dite ainsi par assimilation à la botte, tonneau.