« cintre », définition dans le dictionnaire Littré

cintre

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cintre

(sin-tr') s. m.
  • 1Surface concave et hémisphérique. Les monts et les plaines Vont dirigeant mes pas aux campagnes prochaines, Sous de triples cintres d'ormeaux, Chénier, 214. Les Hébreux se figuraient le ciel comme un demi-cintre couvrant la terre, Voltaire, Newt. III, 9. Ce cintre bleu n'est autre chose qu'une étendue de vapeur, Voltaire, Jenni, 80.
  • 2 Terme d'architecture. Figure en arc de cercle. Ils s'en vont raisonnant de l'ogive et du cintre, Hugo, F. d'aut. 28.

    Plein cintre, celui dont le trait est un demi-cercle parfait.

    Voûte, arcade en plein cintre, ou, substantivement, le plein cintre, voûte, arcade formant un demi-cercle. Se dit par opposition à l'ogive, qui caractérise le style gothique.

    Cintre surbaissé, celui dont le trait est une demi-ellipse s'appuyant sur le grand axe, et qui par conséquent est plus bas que le demi-cercle.

    Cintre surmonté, celui dont le trait est une demi-ellipse appuyée sur son petit axe, et qui par conséquent est plus haut que le demi-cercle de même diamètre.

    Cintre rampant, celui qui est tracé par des points cherchés suivant le rampant d'un escalier ou d'un arc-boutant.

  • 3Échafaudage en arc de cercle sur lequel on construit les voûtes. Poser, lever les cintres.

    Fig. Des règlements particuliers qui ne sont que le cintre de la voûte, Rousseau, Conf. II, 12.

  • 4Dans les théâtres, loges du cintre, le rang de loges le plus élevé.
  • 5Cintre ou cage, armature en fer plat qui sert, dans un poêle portatif, à soutenir la garniture.

HISTORIQUE

XVIe s. Comme les cintres servent aux maçons, bastissans leurs voutes, De Serres, 652.

ÉTYMOLOGIE

Catal. cindria ; espagn. cimbria et cimbra, cimbrar, agiter une baguette flexible, cimbrear se, se courber, cimbreno, flexible ; ital. céntina, cintre, centinare, cintrer ; bas-lat. cintrum, dans un texte du XIIIe siècle. Mot obscur à cause de la difficulté de ramener toutes les formes romanes à cingere, ceindre, qui en paraît être le radical. Diez suppose une forme cincturare, cintrer ; d'où ensuite on aurait tiré les substantifs. Il faudrait peut-être plutôt supposer que l'u s'étant abrégé dans cinctūra, il s'est formé un substantif cínctŭra, cinctra ou cinctria. On a proposé d'y voir une forme de centre, par l'intermédiaire de l'idée qu'a centrer ; mais, outre la difficulté du sens, centre ne peut se concilier avec les autres formes des langues romanes.