« craquer », définition dans le dictionnaire Littré

craquer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

craquer [1]

(kra-ké) v. n.
  • 1Produire un bruit sec, en se déchirant ou en se froissant. La glace craquait sous les pieds. Le biscuit craque sous la dent. Faire craquer ses doigts. Nous brûlons du désir de trouver une assiette ferme et une dernière base constante, pour y édifier une tour qui s'élève à l'infini ; mais tout notre fondement craque et la terre s'ouvre jusqu'aux abîmes, Pascal, Pensées, I, 1, éd. Lahure, 1860. Toute la famille priait Dieu dans la case, dont le toit craquait horriblement, Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virg.

    Fig. et familièrement. Cette affaire craque, elle menace de ne pas réussir. L'opposition est victorieuse, et le ministère craque, il est ébranlé. En Europe, tout craquait après la révolution de février. Cet homme vous craquera dans les mains, c'est-à-dire il vous manquera de parole, il vous abandonnera.

  • 2 Terme de fauconnerie. On dit que la grue craque, quand elle fait du bruit en fermant son bec, et aussi quand elle crie.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XVIe s. D'un horrible regard rouant ses yeux ardents Et d'un horrible son faisant cracquer ses dents, Du Bellay, J. III, 31, verso. Ainsi qu'on voit les bien-volantes grues Craquer aigu quand passer il leur faut La mer, pour vivre en un pays plus chaud, Ronsard, 602. En mangeant ils craquoient et du bec et des ailes, Comme font ces corbeaux qui succent les cervelles Des animaux pourris, Ronsard, 842. …Et de coups redoublés l'un sur l'autre abondans, Font craquer leur maschoire et claqueter leurs dents, Ronsard, 852.

ÉTYMOLOGIE

Crac.