« douer », définition dans le dictionnaire Littré

douer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

douer

(dou-é) v. a.
  • 1 Terme de droit. Assigner un douaire à celle qu'on épouse. Je dis que le futur peut, comme bon lui semble, Douer la future, Molière, Éc. des f. IV, 2.
  • 2Dans le langage général, gratifier, accorder, en parlant de Dieu, de la nature, des génies, des fées. La nature l'a doué d'heureuses facultés. On ne saurait dire si Ésope eut sujet de remercier la nature ou bien de se plaindre d'elle ; car, en le douant d'un très bel esprit, elle le fit naître difforme et laid de visage, La Fontaine, Vie d'Ésope. Malheureuse, les dieux ont-ils doué tes pleurs De ces charmes puissants qui fléchissent les cœurs ? Desfontaines.

HISTORIQUE

XIIe s. Toute sa terre nequident [néanmoins] m'a donée ; De Ribemont iert [sera] ma feme doée, Raoul de C. 224.

XIIIe s. Veullez que vostre mere m'ame de s'amour doe, Berte, XXXIII. Li enfant de le [la] premiere feme emportent le [la] moitié dont lor mere fu douée, Beaumanoir, XIII, 2. Li prestres fet dire à l'omme quant il espouse [célèbre le mariage] : Du douaire qui est devisés entre mes amis et les tiens, te deu, Beaumanoir, ib. Trop pou [peu] fu de tiex [tels] hommes, ne de si bien doez, Puis que Diex fu por nous en sainte croix cloez, J. de Meung, Test. 103.

XVe s. Raporter la besongne en tel point que la pucelle soit tenue de vous regracier, et qu'elle puisse avoir occasion de vous aymer, et vous douer de son gent corps, Perceforest, t. II, f° 8.

XVIe s. Icy chez luy, où par devote emprise Fonda, bastit, et doua ceste eglise, Marot, III, 246.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. dotar ; ital. dotare ; du latin dotare, de dos, dotis, dot (voy. DOT).