« embler », définition dans le dictionnaire Littré

embler

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

embler [1]

(an-blé) v. a.
  • Ravir avec violence ou par surprise. M. le Prince embla à mon père la capitainerie des chasses de Senlis, Saint-Simon, 6, 79. Chacun des deux autres [Louvois et Colbert] tendait toujours à embler la besogne d'autrui, Saint-Simon, 71, 163.

    PROVERBE

    Il est bien larron qui larron emble.

HISTORIQUE

XIe s. Ki'l voldrat clamer emblet [qui voudra réclamer le bétail volé], Lois de Guill. 25.

XIIe s. Vostre clairs vis, qui sembloit flor de lis, Est si alés ore de mal en pis, Qu'il m'est avis que me soiez emblée, Quesnes, Romancero, p. 108. [Il] Emble l'altrui aveir et à force le prent, Th. le martyr, 31.

XIIIe s. D'eux [de mes parents] [je] m'emblai l'autre jour, mout forment m'en repent, Berte, XLVII. Li tems, qui s'en va nuit et jor, Sans repos prendre et sans sejor, Et qui de nous se part et emble Si celéement qu'il vous semble Qu'il s'arreste adès en un point, Et il ne s'i arreste point, la Rose, V. 362.

XVe s. Belle, se ne m'osez donner De vos doux baisers amoureux, J'en emblerai bien un ou deux, Orléans, Ball. 69.

XVIe s. Fabius remit en l'obeissance des Romains la ville de Tarente, qui leur avoit esté emblée partrahison, Amyot, Fab. 43.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. emblar, enblar ; ital. involare ; florentin, imbolare ; bas-lat. imbulare, dans des manuscrits de la loi salique ; du latin involare, enlever en volant, expression tirée de l'oiseau de proie qui enlève son gibier, de in, et volare, voler.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. EMBLER. - ÉTYM. Ajoutez : Servius distingue involare, se jeter sur, de involare, embler, et dérive celui-ci de in, en, et vola, la paume de la main. Cette distinction, qui n'est peut-être pas bien sûre, doit pourtant être notée et tenue en grande considération comme opinion des étymologistes latins.