« enrouer », définition dans le dictionnaire Littré

enrouer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

enrouer

(an-rou-é) v. a.
  • 1Causer l'enrouement. Le brouillard l'a enroué.
  • 2S'enrouer, v. réfl. Être affecté d'enrouement. S'enrouer à force de parler. Jamais docteur armé d'un argument frivole Ne s'enroua chez eux sur les bancs d'une école, Boileau, Sat. VIII. On rapporte que le poëte Livius Andronicus, qui jouait dans une de ses pièces, s'étant enroué à répéter plusieurs fois des endroits que le peuple avait goûtés, fit trouver bon qu'un esclave récitât les vers tandis qu'il ferait lui-même les gestes, Condillac, Conn. hum. II, I, 4.

    Avec suppression du pronom personnel. Non, non, tu n'iras point, ardent bénéficier, Faire enrouer pour toi Corbin ni le Mazier, Boileau, Épît. II.

HISTORIQUE

XIIe s. L'apostolies [le pape] tut suls le voleit maintenir, Ki bien cunut sa cause, mais nel poeit oïr : Car lur criz e lur noise l'orent fait enroïr, Th. le mart. 94. Mais tant cria vers els, il vers lui altresi [aussi], Que tuz fu enroez de la noise e del cri, ib. 100.

XIIIe s. Tant ai crié à Dieu merci por le troblement, que touz sui enrouez, Psautier, f° 80.

XVIe s. Ils ont mal de gorge, la voix enrouée, Paré, XXII, 1.

ÉTYMOLOGIE

En 1, et le latin raucus (voy. RAUQUE) ; wallon, erauchiner ; Berry, enrauché, enroui, enroué ; génev. enrouché. On remarquera que le Berry dit enroui, forme qui se trouve dans un des plus anciens exemples de l'historique.