« enrouiller », définition dans le dictionnaire Littré

enrouiller

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

enrouiller

(an-rou-llé, ll mouillées, et non an-rou-yé) v. a.
  • 1Rendre rouillé, couvrir de rouille. L'humidité enrouille le fer.
  • 2 Fig. L'oisiveté enrouille l'esprit.
  • 3S'enrouiller, v. réfl. Devenir rouillé. Le fer s'enrouille ; on dit plutôt se rouille.

    Ne pas laisser enrouiller ses dents, manger de grand appétit. Quant à Hortensius, il ne laissa pas enrouiller ses dents ; oh ! qu'il lui faisait bon voir ronger une cuisse de poulet ! Francion, IV, p. 154.

  • 4 Fig. S'enrouiller en province, n'être plus au fait, au courant.

    S'enrouiller dans l'oisiveté, perdre son activité, son aptitude.

HISTORIQUE

XIIIe s. S'espée ala maintenant querre, Qui iert [était] enroillie et frete [rompue], Ren. 17319. Aussi li homs qui wiseus [oisif] est Et riens ne fait, en peril est Que assez tost enruilliez Ne soit par vices et pechiés, Du Cange, rubiginare.

XVe s. Essayer vueil se je sauroye Rimer ainsi que je souloye ; Au moins j'en feray mon povoir, Combien que je congnois et sçay Que mon langage trouveray Tut enroillié de non chaloir, Orléans, Bal. 74.

XVIe s. Usant mesme de formes de parler quasi enrouillées de vieillesse, afin de couvrir tant mieux ses tromperies sous telles masques, Calvin, Inst. 38. Le fer s'enrouille, Paré, IX, 10. La terre trop abruvée ne produit autre herbe qu'enrouillée et de ma ligne nature, De Serres, 261.

ÉTYMOLOGIE

En 1, et rouille.