« rauque », définition dans le dictionnaire Littré

rauque

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

rauque

(rô-k') adj.
  • Se dit de la voix devenue rude et comme enrouée. Pouvez-vous endurer que ces rauques cigales Égalent leurs chansons à vos œuvres royales ? Régnier, Sat. Il. Sa voix était rauque, tremblante et entrecoupée, Fénelon, Tél. VII. Quelle rauque grenouille, au milieu de ses joncs, T'a donné de son art les premières leçons ? Regnard, Fol. amour. II, 7. Passé le mois de juin, le rossignol ne chante plus, et il ne lui reste qu'un cri rauque, une sorte de croassement où l'on ne reconnaît point du tout la mélodie de Philomèle, Buffon, Ois. t. IX, p. 129. Et poussant vers le ciel un cri rauque et sauvage, Delille, Én. VII. Le dialecte bolonais dut la surprendre péniblement ; il n'en est pas de plus rauque dans les pays du Nord, Staël, Corinne, XIX, 7.

    Par extension. Et les rauques tambours, les sonores cymbales, Chénier, Fragments, Bacchus.

    Fig. Je réponds bien mal, monsieur, aux choses charmantes que vous m'envoyez ; mais, à mon âge, on a la voix un peu rauque, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 132.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ne je ne puis mais haut crier, Car douze mois en l'an sui raus [enrhumé], A. Dinaux, Trouvères artésiens, p. 122.

ÉTYMOLOGIE

Berry, rauche, enroué ; génev. rouche, enrouement ; prov. rauc, rauch ; cat. ronc ; espagn. ronco ; port. rouco ; ital. rauco ; du lat. raucus ; comparez le sanscr. ru, faire du bruit.