« envahir », définition dans le dictionnaire Littré

envahir

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envahir

(an-va-ir) v. a.
  • 1Occuper par force. Son armée eut bientôt envahi leur territoire. Il a envahi mon héritage. La Macédoine, son ancien royaume tenu par ses ancêtres depuis tant de siècles, fut envahie de tous côtés comme une succession vacante, Bossuet, Hist. III, 5.

    Absolument. Lorsque César menace d'envahir, le sénat crie à son tour et n'espère plus qu'en Pompée, Montesquieu, Rom. X.

    Il se dit aussi des animaux. Les sauterelles envahissent des contrées entières. Les rats avaient envahi sa maison.

  • 2Il se dit de l'action de s'emparer du commerce et autres choses comparées à un domaine. Les Hollandais de Curaçao envahissent une grande partie du commerce de la colonie française, Raynal, Hist. phil. XIII, 45.
  • 3Occuper, gagner, en parlant du feu, de l'eau, des plantes, etc. L'eau envahissait rapidement le bâtiment. Tout un quartier était envahi parle feu. Ces plates-bandes sont envahies par les mauvaises herbes.

    Fig. La politique envahit tout, on ne s'occupe que de politique.

HISTORIQUE

XIe s. Tout par seit fel qui nes [soit très félon qui ne les] vait envaïr [attaquer], Ch. de Rol. CLI.

XIIe s. Et par lor grant barnage ert [sera] Sassogne envaïe, Sax. X. Car trop sembleroit estre orguel et desverie D'envaïr son seignor, se ainçois nel desfie, ib. XXXII. Joaz le mestier Deu cum prestres envaï, Encensa cum evesques in domo domini, Th. le mart. 75.

XVIe s. Il fit entreprise avec une grosse armée de invahir le royaume de France, Carloix, I, 16.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. envazir, envair ; espagn. invadir ; ital. invadere ; du latin invadere, de in, dans, et vadere, aller (voy. je VAIS). Sauf l'italien, les autres langues romanes ont formé leur verbe comme si le latin était invadire.