« figer », définition dans le dictionnaire Littré

figer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

figer

(fi-jé. Le g prend un e devant a ou o : je figeais, nous figeons) v. a.
  • 1Congeler, par l'effet du refroidissement, en parlant des liquides gras. L'air froid fige la graisse des viandes.

    Par extension. Une goutte de venin entrée dans le sang en fige toute la masse et nous cause une mort certaine, Bossuet, Connaiss. II, 9.

  • 2Se figer, v. réfl. Être congelé. L'huile d'olive se fige très facilement.

    Il se dit quelquefois de la coagulation du sang. Celle [l'humeur] qui est rouge, qu'on voit à la fin se figer dans une palette, et qui en occupe le fond, est celle qu'on appelle proprement le sang, Bossuet, Connais. II, 9.

    Fig. Ah ! vous me faites peur, et tout mon sang se fige, Molière, Éc. des f. II, 2.

HISTORIQUE

XIIIe s. Figé [caillé], Du Cange, figere.

XIVe s. Elle s'estoit delivrée et avoit eu un monstre de sangofegie ou char rouge, Du Cange, sanguifluus.

XVIe s. Cela rend la chaleur des soudards, en maniere de dire, refroidie et figée, Amyot, Pomp. 99. Le fromage nouvellement figé et coagulé, Paré, XVI, 34. Les Romains souffrirent grand desadvantage au combat qu'ils eurent contre les Carthaginois prez de Plaisance, de ce qu'ils allerent à la charge, le sang figé et les membres contraincts de froid, Montaigne, I, 261.

ÉTYMOLOGIE

Dans le latin du moyen âge, figĕre était devenu figēre, et avait pris le sens de finir, se terminer. C'est cette conjugaison qui a donné figie dans sangofigie. Il est donc vraisemblable que figer est ce figēre, avec une acception nouvelle.