« frise », définition dans le dictionnaire Littré

frise

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

frise [1]

(fri-z') s. f.
  • 1 Terme d'architecture. Partie de l'entablement qui est entre l'architrave et la corniche. La frise qui est sur l'architrave doit être plus petite que l'architrave d'une quatrième partie, si ce n'est qu'on y veuille tailler quelque chose ; car alors, afin que la sculpture ait quelque grâce, elle devra être plus grande que l'architrave d'une quatrième partie, Perrault, Vitruve, III, 3.

    Frise lisse, celle qui est unie et sans sculpture.

  • 2 Par extension, les bas-reliefs et les ornements en général, disposés comme une frise, en quelque endroit qu'ils soient placés, autour d'un vase, à un chambranle de porte ou de cheminée.
  • 3 Terme de menuiserie. Frises de parquet, bandes qui séparent les feuilles du parquet.

    Frise de lambris, panneau de lambris qui a beaucoup plus de longueur que de largeur.

    Terme de carrosserie. Traverse du haut de la caisse d'une voiture au-dessus de la portière.

  • 4Les serruriers appellent frise un panneau long, rempli de divers ornements, qui se met à hauteur d'appui aux ouvrages de fer, tels que les rampes d'escaliers, les travées de barreaux, etc.
  • 5 Terme de marine. Pièce de bois plate en sculpture, qui règne sous la face de l'éperon.
  • 6Frise de parterre, espèce de plate-bande ornée de buis ou de gazon.
  • 7S. f. pl. Bandes de toile placées au cintre d'un théâtre, pour figurer un ciel ou un plafond.

HISTORIQUE

XVIe s. Au dessus des testes des chapiteaux des colonnes, il y aura un architrave, frise et corniche, qui regnera autour du dit cabinet, Palissy, 59. À chapiteaux d'albastre et frizes de crystal, Du Bellay, J. VI, 61, recto. Moulleures, lozenges, frize et cornice, Marché fait, Bibl. des chartes, 4e série, t. III, p. 62.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. friso ; ital. fregio. Si frise n'est pas plus ancien dans le français que ne semble l'indiquer l'historique, il s'est formé, au XVIe siècle, de l'espagnol friso. Mais il y avait dans la langue le très ancien verbe friser, au sens de orner : XIIe siècle : La guiche en fist de paile ben friser, Ronc. p. 125. Il y a donc lieu de considérer un même radical dans frise, dans friso, dans fregio. Diez pense que frise est la même chose que fraise 4, et, pour échapper à la difficulté que fait l'italien fregio, admet que fregio vient de frise, comme fregioni vient de frison ; il pense que la signification fondamentale du radical est bouclé, crépu, et que ce radical est germanique : hypothétique dans frisa, fresa, nom des Frisons, ainsi dits, assure-t-on, parce qu'ils étaient bouclés, mais certain dans le frison frisle, l'anglais frizle, bouclé. Dans ce système, on suppose que frise et fraise sont un même mot ; que fraise, chose bouclée, a pris le sens d'ornement, et que l'italien vient du français. Ce sont beaucoup d'hypothèses. Au lieu de cela, il vaut mieux s'en tenir à l'ancienne opinion qui voit dans frise le bas-latin fresium, frisium, frigium, phrygium, qui s'est dit pour broderie, frange, et autres ornements, et qui se rattache aux phrygiæ vestes, étoffes phrygiennes de l'antiquité. Diez objecte que phrygium n'a pu donner en français frise ; mais les formes citées ci-dessus du latin du moyen âge prouvent que cette transmutation a pu se faire. Perrault, Vitruve, III, 3, note 66, rappelle que la partie qui est entre l'architrave et la corniche est appelée par les Grecs zoophoros, à cause que cette partie est ordinairement ornée de sculptures, et se joint à Philandre, qui croit que frise signifie la même chose, à cause du latin phrygio qui signifiait un brodeur.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. FRISE. Ajoutez :
8Frise ou planche à parquet, planche de chêne constituant un des types adoptés dans le commerce de bois de Paris et dans la région qui alimente les chantiers de la capitale. La frise a de largeur 0m, 12 à 0m, 13, et d'épaisseur 0m, 03, Nanquette, Exploit. débit et estim. des bois, Nancy, 1868, p. 74.

ÉTYMOLOGIE

Ajoutez : Esp. friso ; de l'arabe ifrîz, rebord d'une muraille pour écarter la pluie, d'après M. Dozy, qui croit que le mot arabe est d'origine grecque.