« fur », définition dans le dictionnaire Littré

fur

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fur

(fur) s. m.
  • Il ne se dit que dans ces locutions : Au fur et à mesure, à fur et mesure, à fur et à mesure, c'est-à-dire à mesure que ou de. On le paye à fur et mesure de l'ouvrage. Au fur et à mesure que les marchandises arriveront.

REMARQUE

1. À l'article fur, l'Académie ne donne pas la locution à fur et à mesure ; mais elle la donne à l'article mesure.

2. Des grammairiens, dans ces locutions, ont voulu supprimer au fur et, à fur et, disant que à mesure suffisait. C'est à la vérité un pléonasme, mais il est consacré par l'usage, et il conserve ce vieux mot de fur, effacé partout ailleurs. On remarque que ce pléonasme est assez récent ; dans le XVIe siècle, on ne dit que au fur, sans y joindre mesure. Mesure aura été joint quand, le sens de fur s'étant obscurci, on l'a complété par l'addition d'un mot usuel et compris.

HISTORIQUE

XIIIe s. Le crieur peut crier le vin au tavernier au feur [prix] lou roy, ce est à savoir à huit deniers, Liv. des mét. 25. Nuz marchanz de fein ne puet ne ne doit vendre fein à deux feurs en une meisme nef, ib. 244. El [Tristesse] ne se vosist [voulût] pas retraire, Ne reconforter à nul fuer [prix] Du duel [deuil] qu'ele avoit à son cuer, la Rose, 309.

XVe s. Il fit ouvrir les greniers des abbayes et des riches hommes et departir le blé parmi un certain prix d'argent et fuer que il y fit mettre, Froissart, II, II, 148. Et priseront tout le dit mur, au fur de la toise, Ordonn. 1485. Car au feur qu'il croissoit, grace et beauté croissoient et multiplioient en luy, Boucic. I, 2.

XVIe s. Lors les dettes se paient au fur de ce que chacun en amende [à proportion de la part de succession], Loysel, 329.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. for ; espagn. fuero ; ital. foro ; du latin forum, marché, d'où, dans les langues romanes, le sens de taux, de mesure.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FUR. - ÉTYM. Ajoutez : Dans la Mayenne, on dit encore : Le fur de la contribution foncière, pour le centime le franc, c'est-à-dire la proportion entre l'impôt et le revenu imposable.