« furet », définition dans le dictionnaire Littré

furet

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furet

(fu-rè ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au pluriel, l's se lie : les fu-rè-z et les lapins ; furets rime avec paix, traits, accès, etc.) s. m.
  • 1Petit animal du genre des martres dont on se sert pour la chasse des lapins de garenne. Prendre des lapins au furet. Selon le témoignage de Strabon, le furet a été apporté d'Afrique en Espagne, et cela ne paraît pas sans fondement, Buffon, Furet. Malgré l'autorité des interprètes et des commentateurs, nous doutons que le furet soit l'ictis des Grecs, Buffon, ib.

    Grand furet, le grison, mammifère du genre glouton.

    Petit furet, le tayra, autre espèce de glouton.

    Furet des Indes, la mangouste des Indes.

  • 2 Fig. et familièrement. Personne qui fouille partout. C'est un furet, un vrai furet. Lisimon l'intrigant et Damon le furet, Qui se fourre partout, à l'État très utile, Officier à la cour, espion à la ville, Boissy, Babill. sc. 4.

    Homme qui a beaucoup d'habileté à découvrir certaines choses. Il aurait eu besoin d'un furet plus exercé que moi à déterrer des beautés, Lesage, Estev. Gonz. ch. 5.

  • 3Amusement qui consiste à se passer l'un à l'autre un objet quelconque, de telle façon qu'il échappe à la personne qui doit le saisir. Jouer au furet.
  • 4S'est dit autrefois de remèdes énergiques qui font beaucoup évacuer. L'émétique est une espèce de furet.
  • 5 Terme de pêche. Sorte de filet prohibé.

HISTORIQUE

XIIIe s. Que nul ne puist tenir fuiron ne reiseus [réseaux], se il n'est gentishoms ou s'il n'a garenne, Ord. des rois de Fr. t. I, p. 336. Renart en la haie se bote En la maniere de furet, Ren. 16591. Cil mist les furez es tenieres, Et fist les connins [lapins] assaillir Por eus faire es roisiaus saillir, la Rose, 20366.

XIVe s. Furron, une beste qui prent conilz es terriers, Du Cange, furo.

XVIe s. L'alexipharmaque du virus verollique, qui est le vif-argent, que l'on peut comparer à un furet faisant sortir le connin hors de son terrier, Paré, XVI, 1. Par emplastres, auxquels entre le furet que j'appelle argentvif, Paré, XVI, 8. …[L'esprit humain] un furet qui est à craindre…, Charron, Sagesse, I, 15.

ÉTYMOLOGIE

Anc. espagn. furon, aujourd'hui huron ; portug. furão ; ital. furetto ; lat. furo, furonis, furet, dans Isidore. Il y a deux formes, fuiron ou furon, et furet. Ce paraît être un diminutif du latin fur, voleur ; ce qui appuie cette étymologie, c'est que, effectivement, furo, furonis, voleur, est dans le bas-latin de différentes lois barbares. Cependant il y a le kimry ffured, furet, dont le rapport avec le mot roman n'est pas connu. L'allemand Frett et l'anglais ferret, avec leur finale en et, semblent plutôt des altérations du français furet que des mots indigènes. Villemarqué a proposé pour racine commune du mot roman et du mot kimry le bas-breton fur, habile, adroit. L'ancien français avait aussi la forme huron, mais avec le sens de mineur, qui travaille à une mine ; ce semble bien le mot furon pris figurément ; mais l'h est singulière, à moins qu'on ne suppose que huron vienne des contrées du sud-ouest où l'f se change en h : hemme, femme.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FURET. - HIST. XIIIe s. Ajoutez : Par devant font au nain porter Un fuiret et quatre roisieus [réseaux], Raoul, Meraugis, p. 121.