« galion », définition dans le dictionnaire Littré

galion

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galion

(ga-li-on) s. m.
  • 1 Terme de marine. Grand bâtiment de charge que l'Espagne employait autrefois à porter en Amérique les choses nécessaires aux colons et à porter en Europe les produits des mines du Pérou, du Mexique, etc. Les ennemis pourront empêcher le passage de la flotte des Indes et des galions, Fénelon, t. XXII, p. 526. Anson réduisit ses entreprises et ses grandes espérances à se saisir d'un galion immense que le Mexique envoie tous les ans dans les mers de la Chine à l'île de Manille, capitale des Philippines, Voltaire, Louis XV, 27. La cour était à Séville, les galions étaient arrivés, tout respirait l'abondance et la joie dans la plus belle saison de l'année, Voltaire, Scarmentado. On voit par des actes de 1595, que les galions devaient être expédiés d'Espagne tous les ans, au plus tard tous les dix-huit mois ; et les douze flottes parties depuis le 4 août 1628 jusqu'au 3 juin 1645, prouvent qu'on ne s'écartait pas de cette règle, Raynal, Hist. phil. VII, 32.

    Fig. Les galions sont arrivés, locution qu'on employait pour dire qu'on avait reçu beaucoup d'argent.

  • 2 S. m. pl. Barres en bois de chêne, traversant les écoutilles, pour appuyer des portions de panneau qui ferment en deux ou quatre parties les écoutilles trop grandes pour être fermées par un seul panneau.

HISTORIQUE

XIIIe s. Lors vint mons. Phelippe de Montfort en un galion, et escria au roy…, Joinville, 250.

XVe s. Et furent prests jusques à quatorze navires genevois et plusieurs galées et galions, Commines, VII, 4.

XVIe s. Cela fut sceu par une barque qu'un galion de Ré empoigna, D'Aubigné, Hist. II, 393.

ÉTYMOLOGIE

Dérivé de galie ou galée (voy. GALÉE 1) ; espagn. galeon ; portug. galeão ; ital. galeone.