« gazouiller », définition dans le dictionnaire Littré

gazouiller

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gazouiller

(ga-zou-llé, ll mouillées, et non ga-zou-yé) v. n.
  • 1Faire un petit bruit doux et agréable comme celui que produit le chant confus des petits oiseaux. Toujours éveillé le premier dans la volière, il [le tarin] est aussi le premier à gazouiller et à mettre les autres en train, Buffon, Ois. t. VII, p. 313, dans POUGENS.

    Par extension, il se dit quelquefois des personnes. Voyez-la, le matin, qui gazouille et sautille ; Son cœur est un oiseau, sa bouche est une fleur ; C'est là qu'il faut saisir cette indolente fille, Musset, Poésies nouv. Idylle.

    Activement. Prononcer, chanter comme en gazouillant. Gazouiller des couplets. Le perroquet a la facilité d'imiter la voix de l'homme, il gazouille sans cesse quelques-unes des syllabes qu'il vient d'entendre, Buffon, Perroquet.

  • 2Il se dit du bruit que font les ruisseaux en coulant sur les cailloux. Ce ruisseau qui gazouille sous les saules.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XIIIe s. Si vous veulliez, biau sire, entre nous conforter, Entre ces demoiseles gaziller et jouer, Du Cange, gazera.

XIVe s. L'enfant aussi com par leesse Gazoulle et rit et s'esjoyt. …Mais quant ainsi l'oyt gazouller…, La comtesse d'Anjou, ms. v. 4082.

XVIe s. Aussi n'est ce grande chose de feuilleter les livres, de gazouiller et caqueter en une chaire de la chirurgie, Paré, Au lect. XVIII, 78. Sur ce printemps les oisillons des champs Gazoulleront armonieux deschans, G. Cretin, Poésies, p. 216. Là se leverent aucuns qui gazouillerent [bavardèrent] tout ce qu'ils purent au contraire, l'espace de trois heures, Bèze, Vie de Calvin, p. 126.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. gazal, bavard ; gazalhar, bavarder ; gasar, bavarder. Il y a là un radical gas ou gaz qui paraît être le même que celui de jas-er, à cause de la permutation du g en j. Diez, qui fait ce rapprochement, tire le mot du scandinave gassi, qui signifie jaseur comme l'oie, bavarois gänseln, jaser comme l'oie, de gans, oie. Mais cette dérivation indirecte paraît devoir le céder à une dérivation directe venant du celtique : breton, geiz, geid, gazouillement ; kymri, gyth, murmure.