« godelureau », définition dans le dictionnaire Littré

godelureau

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

godelureau

(go-de-lu-rô) s. m.
  • Familièrement et par dénigrement, jeune homme d'une conduite étourdie, qui fait le joli cœur auprès des femmes. La chambre des comédiennes était déjà pleine des plus échauffés godelureaux de la ville, Scarron, Rom. com. I, 6. Et je ne puis souffrir que cent godelureaux à ma femme chez moi débitent mots nouveaux, Hauteroche, les Appas tromp. I, 10. Ce sont de beaux morveux, de beaux godelureaux pour donner envie de leur peau, Molière, l'Avare, II, 6. J'ai peine, je l'avoue, à demeurer en place, Et de mille soucis mon esprit s'embarrasse, Pour pouvoir mettre un ordre et dedans et dehors Qui du godelureau rompe tous les efforts, Molière, Éc. des femmes, IV, I. Ah ! le plaisant magot ! que veux-tu ? qui t'amène ? - Une ingrate que j'aime et qu'un godelureau Est venu m'enlever presque chez moi, madame, Regnard, les Folies amour. Divertiss.

HISTORIQUE

XVIe s. Goguelureau, Monet, Dict. Ma foy, mon goderuleau, mon amy, tu en parles bien à ton aise, Contes d'Eutrapel, p. 114, dans LACURNE, au mot gaudelureau. N'y a si meschant fils de laboureur qui ne veuille faire du galureau, porter chausses et habits bigarrez et le grant plumas au chapeau, Nef des fols, f° 62, dans LACURNE, au mot gaudelureau.

ÉTYMOLOGIE

Bourg. gaudelurô, galurô, jeune homme libertin. Ce mot paraît être un diminutif de Vaudelu ou Godelu, nom que le peuple donnait à une copie, exposée dans l'église du Saint-Sépulcre à Paris, du saint voult de Lucques, sanctus vultus de Luca, c'est-à-dire le Christ en croix de Lucques, sculpture attribuée à Nicodème (DE LABORDE, Émaux, p. 534). Par une raison inconnue, cette figure avait donné lieu, dans le XVe siècle, à une acception très voisine de celle de godelureau : Tranche de Vaudelusque, Coquillart, p. 172.