« impossibilité », définition dans le dictionnaire Littré

impossibilité

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

impossibilité

(in-po-si-bi-li-té) s. f.
  • Défaut de possibilité. Il est de toute impossibilité que j'aille aujourd'hui vous voir. L'homme est ainsi bâti : quand un sujet l'enflamme, L'impossibilité disparaît à son âme, La Fontaine, Fabl. VIII, 25. Il [M. de Grignan] viendrait vous voir et vous reprendre cet hiver ; mais vous trouvez, dans cette proposition, des impossibilités que je ne vois pas si bien que vous, Sévigné, 4 mai 1676. Pour moi, ma fille, je ne sais si l'envie de vous voir à Paris ne m'aurait pas fait surmonter des impossibilités, Sévigné, 2 août 1689. Ainsi me voilà, mais ce n'est que pour vous dire la douleur que me donne mon extrême impossibilité [de fournir un secours d'argent], Sévigné, 22 janv. 1690. L'impossibilité où ils nous ont mis de nous fier à leurs serments, Fénelon, Tél. X. Soutient-on que le hasard n'a pu former le monde, parce qu'il n'y aurait eu qu'une seule chance contre d'incalculables impossibilités ? Chateaubriand, Génie, I, VI, 4.

    Impossibilité métaphysique, ce qui implique contradiction. Il y a impossibilité métaphysique qu'un cercle soit carré.

    Impossibilité physique, se dit d'une chose qui est impossible selon l'ordre de la nature. Il y a impossibilité physique qu'une pierre non soutenue ne tombe pas.

    Impossibilité morale, se dit d'une chose qui est vraisemblablement impossible. Il y a impossibilité morale qu'un homme de bien fasse une mauvaise action, Dict. de l'Acad.

HISTORIQUE

XIVe s. Tu te dois garder des livres et des romans qui sont remplis de bourdes et qui attraient le lisant souvent à impossibilité, à folie, vanité et pechié, Hist. litt. de la France, t. XXIV, p. 224.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. impossibilitat ; espagn. impossibilidad ; ital. impossibilità ; du lat. impossibilitatem, qui signifie impuissance et qui vient de impossibilis, impossible.