« impôt », définition dans le dictionnaire Littré

impôt

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

impôt

(in-pó ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au pluriel, l's se lie : des im-pô-z excessifs) s. m.
  • 1Nom qui ne se donnait autrefois qu'aux levées passagères des deniers que le gouvernement imposait pour les besoins de l'État.
  • 2Charge publique, droit imposé sur certaines choses. Impôts directs. Impôts indirects. Impôt territorial. Impôt foncier. Ils déchargèrent le menu peuple de tout impôt, Bossuet, Hist. III, 6. Si vous ne les chargez point d'impôts, Fénelon, Tél. XI. Je sais, Sire, l'épuisement de vos peuples et de vos provinces ; je n'ignore pas le dépeuplement de la campagne et le besoin général où est votre royaume de se trouver soulagé des impôts dont il est surchargé depuis longtemps (1742), Corresp. de Louis XV et de Noailles, t. I, p. 5. Je trouve les impôts très justes, quoique très lourds, parce que, dans tout pays, excepté dans celui des chimères, un État ne peut payer ses dettes qu'avec de l'argent, Voltaire, Lett. Dupont, 16 août 1763. Questionnez ces bonnes gens qui nous donnent du pain, ils vous diront que la façon de lever les impôts est cent fois plus onéreuse que le tribut même, Voltaire, Lett. Bastide, 1758.

    Absolument. L'impôt, l'ensemble des impôts. Le vote de l'impôt. L'assiette de l'impôt. On peut définir l'impôt une contribution pour la dépense publique, qui est nécessaire à la conservation de la propriété particulière, Raynal, Hist. phil. XIII, 51.

    Refuser l'impôt, se dit d'une chambre législative qui n'accorde pas le budget à un gouvernement, ou de particuliers qui, sous prétexte de violation de la constitution, refusent de payer l'impôt.

  • 3 Fig. Ce que l'on paye pour des besoins réels ou imaginaires, pour des plaisirs. Des habitudes de luxe sont un lourd impôt.

    L'impôt du sang, s'est dit souvent pour la conscription militaire.

SYNONYME

IMPÔT, IMPOSITION. Proprement imposition est l'action de mettre l'impôt ; et impôt est le résultat de cette action. Mais quand, à son tour, imposition signifie le résultat de l'action, les deux mots se confondent, sauf en un point, c'est que imposition ne peut pas prendre le caractère général que impôt prend au singulier, quand on dit : le vote de l'impôt.

HISTORIQUE

XVe s. Impos et collectes que on impose sur icelui peuple, Bibl. des ch. 6e série, t. II, p. 143. Car le vin est trop cher ; l'impost, les quatriemes, Peste des biberons, Basselin, XXVIII.

XVIe s. Eschauffé par l'esperance de mettre un impost sur la riviere, D'Aubigné, Hist. II, 442.

ÉTYMOLOGIE

Lat. impositum, chose imposée.