« inscription », définition dans le dictionnaire Littré

inscription

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

inscription

(in-skri-psion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Ce qu'on écrit sur le cuivre, le marbre, la pierre, etc. en mémoire d'un événement, ou pour indiquer la situation d'un édifice, etc. L'Académie des inscriptions et belles-lettres. Le déchiffrement des inscriptions hiéroglyphiques, cunéiformes. J'écrirai dessus, poursuit le Sauveur ; j'élèverai la colonne ; mais en même temps je mettrai dessus une inscription mémorable ; hé ! qu'écrirez-vous, ô Seigneur ? trois noms seulement, afin que l'inscription soit aussi courte que magnifique, Bossuet, Mar. Thér. Il travaille aux inscriptions des arcs et des pyramides qui doivent orner la ville capitale un jour d'entrée, La Bruyère, X. Il m'a demandé une inscription en français, attendu qu'il s'agit d'un roi de France et non d'un empereur romain, Voltaire, Lettres en vers et en prose, 137. Je sens très bien qu'il faudrait faire toutes les inscriptions en français ; mais aussi cela est trop difficile : la marche de notre langue est trop gênée, notre rime délaye en quatre vers ce qu'un vers latin pourrait facilement exprimer, Voltaire, Lett. Locmaria, 17 juill. 1741. Une inscription latine me déplaît parce que je suis bon Français ; je trouve ridicule que nos jetons, nos médailles et nos louis soient latins, Voltaire, ib.
  • 2Courte indication, avis succinct qu'on place en un lieu apparent pour servir d'instruction, de renseignement. Les inscriptions placées sur des poteaux dans une forêt indiquent au voyageur les directions.
  • 3Action d'inscrire une personne ou une chose sur un registre, une liste. etc. Il a requis son inscription sur la liste des jurés. L'inscription d'un acte de naissance, de décès sur les registres de l'état civil.

    Inscription civique, inscription sur les registres de la municipalité, que l'on exigeait en 1791 de tout citoyen âgé de vingt et un ans.

  • 4Action d'inscrire un étudiant sur le registre de la faculté dans laquelle il étudie, formalité sans laquelle on ne peut recevoir les grades que donne la faculté.

    Chacune des inscriptions trimestrielles qui constatent l'assiduité du jeune homme pendant le cours des études. Il faut tant d'inscriptions pour être reçu licencié, docteur. Prendre des inscriptions en droit, en médecine. Perdre une inscription pour avoir plusieurs fois manqué aux appels du professeur.

  • 5Inscription maritime, enregistrement, au bureau des classes, de ceux qui peuvent être requis pour le service de la marine de l'État.
  • 6 Terme de finances. Inscriptions sur le grand livre de la dette publique, titres d'une rente perpétuelle due par le trésor. Que l'inscription sur le grand livre soit le tombeau des anciens contrats et le titre unique et fondamental de tous les créanciers, Cambon, Rapport, 14 août 1793, p. 72. Si une inscription de 50 livres ne se vendait sur la place que 800 livres, la nation pourrait offrir le remboursement, ID. ib. p. 73. Il sera délivré à chaque créancier un extrait de son inscription sur le grand livre, ID. ib. p. 76.
  • 7 Terme de jurisprudence. Inscription hypothécaire, mention que le conservateur des hypothèques fait, sur ses registres, de l'hypothèque ou privilége qu'une personne déclare et justifie avoir sur les biens d'un autre. Certificat d'inscription. Les inscriptions conservent l'hypothèque pendant dix ans, à compter du jour de leur date, Code Nap. art. 2154. Rayer une inscription hypothécaire.
  • 8 Terme de pratique. Inscription de faux ou inscription en faux, acte par lequel on déclare au greffe de la juridiction où l'on doit plaider, que la pièce dont la partie adverse veut se servir est fausse ou falsifiée. Je discourus un peu sur les manières de Mme de Bury, sur cette inscription de faux contre une pièce qu'elle savait véritable, Sévigné, 30 juill. 1689. Mme de Lussan se porta à des inscriptions en faux honteuses et perdit son procès, Saint-Simon, 179, 142.

HISTORIQUE

Encore que en tous crimes nous ne poursuivions que notre interest civil, sans qu'il soit besoin d'aucune inscription, si la gardons nous en crime de faux, Loys. 798.

ÉTYMOLOGIE

Proven. escriptio ; espagn. inscripcion ; ital. inscrizione ; du lat. inscriptionem, de inscribere, inscrire.