« léonin.2 », définition dans le dictionnaire Littré

léonin

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

léonin, ine [2]

(lé-o-nin, ni-n') adj.
  • 1Vers léonins, vers latins dont les deux césures riment ensemble.
  • 2Dans l'ancienne littérature française, vers léonins, vers dans lesquels une même consonnance se reproduit deux ou trois fois.

    Rimes léonines, rimes extrêmement riches, dont la similitude s'étend jusqu'à la pénultième et même à l'antépénultième syllabe.

HISTORIQUE

XIIe s. De conter un conte par rime U consonant u lionime, Chrestien de Troyes, dans Chroniques anglo-normandes. t. III, p. 39.

XIVe s. L'un [mètre] est de rime serpentine, L'autre equivoque ou leonine, Machaut, p. 9. …Sa rime, Qu'est consonant ou lionime, Guiart, dans DU CANGE, leonini.

XVe s. Ceste balade est moitié leonime et moitié sonant, si comme il appert par monde, par onde, par homme, par Romme, qui sont plaines syllabes et entieres ; et les autres sonans tant seulement où il n'a point entiere sillabe, si comme clamer et oster, où il n'a que demie sillabe, ou si comme seroit presentement et innocent ; et ainsi es cas semblables puet estre congneu qui est leonime ou sonnant, Deschamps, l'Art de dicter et faire chansons, etc. dans Poésies mss. f° 396.

XVIe s. Or convient il maintenant parler des differences des rithmes en fin de ligne ; et premierement de rithme et termineson leonine, qui est la plus noble des ritmes, ainsi que le lyon est le plus noble des bestes, Fabri, Art de rhétor. livre II, f° 6, éd. de Rouen, 1521, in-4°.

ÉTYMOLOGIE

On ne sait ni quand a commencé cette espèce de vers, ni à qui en attribuer l'origine. On a parlé d'un certain Leoninus, du XIVe siècle, qui a fait beaucoup de vers latins léonins.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

2. LÉONIN. - HIST. Ajoutez :

XIIIe s. Que li vers soient mis en rime, Ou consonant ou leolime, Bibl. des ch. 1873, p. 11.

ÉTYMOLOGIE

Ajoutez : D'après Huet, les vers léonins ont été ainsi nommés de Léon, poëte, chanoine de Saint-Victor de Paris, qui vécut sous Louis le Jeune et Philippe Auguste, vers l'an 1154, Huetiana, p. 192.