« marrane », définition dans le dictionnaire Littré

marrane

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

marrane

(ma-rra-n') s. m.
  • Nom donné par les Espagnols aux Arabes et Juifs convertis, et devenu une injure signifiant traître, perfide.

    On trouve aussi marane. Pendus non comme Espagnols, mais comme voleurs et maranes, Voltaire, Mœurs, 150.

    On a dit maran.

HISTORIQUE

XVIe s. À trente diables soit le coqu, cornu, marrane, Rabelais, Pant. III, 25. Les Hespaignols ont esté premierement marans que chrestiens, Carloix, VIII, 22. Il fit une chose très belle pour la religion d'Espagne : car il chassa tous les Mores de Grenade ; de sorte qu'ils n'ont plus infesté l'Espagne depuis, et ne se ressentent plus de marrane comme ils faisoient, Brantôme, Cap. estr. t. II, p. 119, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Esp. marrano, porc, et aussi maudit, excommunié. Origine inconnue. On trouve un radical du sens péjoratif, mar, dans maranus, marrones, marruci (voy. DU CANGE).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

MARRANE. - HIST. XVIe s. Ajoutez : Viens voir… nos villes… de leurs mains furieuses Arracher de leurs tours tes fleurs victorieuses, Et au lieu du beau lis, sans honte et sans honneur, Arborer lachement la marrane couleur [la couleur des Espagnols], Discours sur l'estat de la France, à Chartres, 1591.