« mie.3 », définition dans le dictionnaire Littré

mie

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

mie [3]

(mie) s. f.
  • 1Abréviation du mot amie. Non, ma mie, et ton cœur pour cela m'est trop cher, Molière, Éc. des m. II, 14. Il faut que je l'appelle et mon cœur et ma mie, Molière, Femm. sav. II, 9. Si le roi m'avait donné Paris, sa grand'ville, Et qu'il me fallût quitter L'amour de ma mie…, Molière, Mis. I, 2. On me mande toujours des merveilles de ma petite mie [MarieBlanche], Sévigné, 30 sept. 1671. Ma mie, Ô vous que j'adore, Mais qui vous plaignez toujours…, Béranger, Plus de politique.
  • 2Nom que les enfants donnent quelquefois à leur gouvernante. Aller, venir, courir, trotter, La mie aura de l'exercice, Du Cerceau, Poés. Horosc. du fils de M.... Mme de Maintenon l'aimait [M. du Maine] plus tendrement qu'aucune mie, ni qu'aucune nourrice, Saint-Simon, 263, 11. Heureusement pour Mlle du Lude, elle avait une vieille mie qui était de l'ancienne connaissance de Nanon, Saint-Simon, 39, 191. Je lui trouve la contenance d'une mie, Mme D'Épinay, Mém. t. I, p. 324, dans POUGENS.

    Fig. Walpole ménageait Fleury comme un homme qui pointait et que l'amitié de mie pouvait conduire loin, Saint-Simon, 506, 156. Quel était le prétexte de cette tempête [contre le Mondain] excitée par des prêtres et à laquelle se prêtait la vieille mie qu'on appelait le cardinal de Fleuri ! Voltaire, Lett. Richelieu, août 1750.

  • 3Ma mie, se dit quelquefois familièrement en parlant à une femme d'une classe inférieure.

    Il se dit aussi en un sens méprisant. Je ne souffrirai pas vos impertinences, ma mie.

HISTORIQUE

XIVe s. Jehan Bretel, je cuit [pense] que vous menez Mauvaise vie à mie ou à moullier, Louis Passy, dans Bibl, des chartes, t. V, 4e série, p. 468. Seignor, ne vos mentirai mie ; Li doiens avoit une mie Dont il si forz jalous estoit Toutes les foiz qu'ostes avoit…, Méon, Fabliaux et contes, t. II, p. 4.

XVIe s. Un riche cordon que je puisse donner à ma mie, Montaigne, I, 245.

ÉTYMOLOGIE

Abréviation de amie, déjà usitée dans le XIIIe siècle, et facilitée sans doute par la locution m'amie, t'amie, s'amie.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

3. MIE. Ajoutez : - REM. M'amie est l'ancienne forme seule correcte. Ma mie est un barbarisme, et mon amie est un solécisme, introduits tous deux par l'usage (voy. MON, Rem. 1).