« morfondu », définition dans le dictionnaire Littré

morfondu

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

morfondu, ue

(mor-fon-du, due) part. passé de morfondre
  • 1Pénétré d'humidité et de froid. Pour se sauver de la pluie, Entre un passant morfondu, La Fontaine, Fabl. V, 7. L'air devenu serein, il part tout morfondu, Sèche du mieux qu'il peut son corps chargé de pluie, La Fontaine, ib. IX, 2.

    Substantivement. Ouvrez, dit-il, je suis nu ; Moi, charitable et bonhomme, J'ouvre au pauvre morfondu, La Fontaine, Autre imit. d'Anacr.

  • 2 Fig. Qui perd son temps à attendre. Courtisan morfondu, frénétique et rêveur, Portrait de la disgrâce et de la défaveur, Régnier, Sat. III.
  • 3 Fig. Qui a souffert quelque dommage, quelque perte comparée à l'état de celui qui est morfondu. Elle [Catherine de Médicis] avait souvent sondé l'esprit du roi sur cela, et tâché de lui persuader que le sang était bien morfondu au delà du sixième degré ; que les Bourbons ne lui étaient plus parents que d'Adam et d'Ève, et qu'il était plus naturel de laisser sa succession à ses neveux qu'à des gens si éloignés, Mézeray, Abrégé chronol. Depuis la guerre on ne fait rien ici de nouveau ; les libraires sont trop morfondus, et depuis quatre mois les presses n'ont roulé que sur des paperasses mazarines, Patin, Lett. t. II, p. 516. Tous nos marchands sont ici merveilleusement morfondus de cette guerre trop longue, Patin, ib. p. 552. Ne trouvez-vous pas cette plaisanterie d'un esprit morfondu ? Mme du Deffant, Corresp. t. II, p. 47, dans POUGENS. Les économistes sont les plus étonnés et les plus morfondus de tous les êtres, Galiani, Corresp. t. I, p. 231, dans POUGENS.
  • 4Graine morfondue, graine des vers à soie quand le germe a péri.
  • 5 S. m. Terme de marine. Un morfondu, cordage fait avec de vieux câbles qu'on a préalablement détordus.