« mouture », définition dans le dictionnaire Littré

mouture

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

mouture

(mou-tu-r') s. f.
  • 1Action de réduire le blé en farine entre des meules. Dans les dernières années de sa vie, il eut la consolation de voir former un établissement destiné à perfectionner la pratique de la mouture et de la boulangerie, Condorcet, Duhamel.

    Mouture marchande, mouture en grand.

    Mouture rustique, celle qui est blutée par un seul bluteau.

    Mouture économique, celle qui sépare les sons.

    Mouture en son gros, celle qui laisse au boulanger le soin de séparer, après la première opération, le son du gruau.

    Mouture à la grosse, mouture qui livre au boulanger la farine brute.

  • 2Appareil pour moudre. Pour des masses comme celles-ci [l'armée française en Russie], si les précautions ne sont pas prises, les moutures d'aucun pays ne pourront suffire, Ségur, Hist. de Nap. III, 2.
  • 3Salaire du meunier. Ce meunier a pris double mouture.

    Fig. Tirer d'un sac deux moutures, prendre double profit dans une même affaire, et, en général, faire servir une même chose à deux fins. Il ramasse et réunit en soi tout ce dont on peut faire un revenu dans le royaume, qui étant une fois dîmé à la rigueur, on ne peut plus y retoucher sans s'exposer à tirer d'un sac plusieurs moutures, Vauban, Dîme, p. 235. Si vous croyez que, quand l'homme peut légitimement tirer deux moutures d'un sac, il n'y manque jamais, Diderot, Mém. t. III, p. 304, dans POUGENS.

  • 4Mélange de froment, de seigle et d'orge, par tiers.

HISTORIQUE

XVe s. Ostant ung petit picotin, Je pris, de soir et de matin, Tousjours d'un sac doubles moustures, Rec. de farces, etc. p. 261.

XVIe s. Tiroit d'un sac deux moultures, Rabelais, I, 11.

ÉTYMOLOGIE

Berry, modure, moudure ; provenç. moldura, moltura, moudura ; portug. mordura ; du lat. molitura, de molere, moudre. Palsgrave, p. 23, écrit moulcture, et prononce mouture.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

MOUTURE. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Et aucune fois [ils] ont les congiez donnés [aux meuniers] ensanle d'acort, et volu que uns le donnast pour l'autre, le droit de leur meuture sauf (1322), Bibl. des chartes, 1875, 3e et 4e livraisons, p. 236.