« musser », définition dans le dictionnaire Littré

musser

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

musser (se)

(mu-sé) v. réfl.
  • Se cacher (il vieillit). Et dessous une aumusse, L'ambition, l'amour, l'avarice se musse, Régnier, Sat. IX.

    Familièrement. A musse-pot, et, avec une autre prononciation, qui est celle de la Picardie et de la haute Normandie, à muche-pot, en cachette : c'est-à-dire en cachant le pot.

HISTORIQUE

XIIe s. Deus, quel duel [deuil] des prelaz que lur mestier ne funt ! Mucie est la lumiere qui esclaire le munt [le monde], Th. le mart. 69. Tute la nuit erreient entresqu'à l'ajurner, E le jur se mucowent d'ici qu'à l'avesprer, ib. 49.

XIIIe s. Lors [elle] se muce au buisson, si lait [laisse] le temps passer, Berte, XLIII. Cil en usent malvesement qui truevent autrui cozes et sevent bien qu'eles ne sunt pas lor ; ains le [la] muechent ou il l'aproprient à eus, Beaumanoir, XXV, 19.

XVe s. Femme, sauve-moi, je suis ton sire le comte de Flandre ; mais maintenant me faut mussier, Froissart, II, II, 157. Tel cuyde estre bien mussé, qui de tous lez [côtés] est veus, Perceforest, t. V, f° 85.

XVIe s. Il faut musser ma foiblesse soubs ces grands credits, Montaigne, II, 98.

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. se meussai, se coucher, se taire ; picard, mucher ; norm. mucher, muchier ; wallon, muchî ; dans la Puisaye (qui tient au Berry par la langue populaire) on dit musser pour glisser : se musser par un petit trou ; musse ton bras dans la manche ; sicilien, ammuciari ; pays de Coire, misiar, s'échapper. Origine inconnue. Grandgagnage propose le germanique muchen, musken, agir d'une manière cachée ; Diez, l'ancien haut allem. sich mûzen, se retirer dans l'obscurité.