« oblitérer », définition dans le dictionnaire Littré

oblitérer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

oblitérer

(o-bli-té-ré. La syllabe té prend un accent grave, quand la syllabe qui suit est muette : j'oblitère, excepté au futur et au conditionnel : j'oblitérerai, j'oblitérerais) v. a.
  • 1Effacer les lettres, les traits. Le temps a oblitéré cette inscription. Le frottement ainsi que la pression oblitèrent graduellement les traits de la gravure, Camus, Instit. Mém. litt. et beaux-arts, t. IV, p. 390.

    À la poste, oblitérer un timbre, y opérer l'oblitération.

  • 2 Par extension, faire oublier. Le temps a oblitéré cette opinion. Plus ils avancent dans l'avenir, plus il leur est facile d'oblitérer le passé, ou de lui donner la tournure qui leur convient, Rousseau, 3e dial.
  • 3Fermer la cavité d'un conduit. L'inflammation a oblitéré cette veine.
  • 4 Par extension. Oblitérer un organe, le faire disparaître. La nature n'a fait qu'allonger, raccourcir, transformer, multiplier, oblitérer certains organes, Diderot, Interprét. de la nat. n° 12.
  • 5S'oblitérer, v. réfl. Être effacé. Les lettres de cette inscription se sont oblitérées.

    Être obstrué. Le canal nasal s'est oblitéré, et il y a larmoiement. Peu à peu ces fentes deviennent irrégulières, moins marquées, et s'oblitèrent enfin entièrement ; le rocher même change absolument de physionomie, Saussure, Voy. Alpes, t. IV, p. 300, dans POUGENS.

SYNONYME

BIFFER, OBLITÉRER. Biffer un timbre, c'est l'annuler absolument, lui ôter toute valeur en le couvrant de l'empreinte de la biffe. Oblitérer un timbre mobile, c'est l'annuler avec l'empreinte d'une griffe spéciale, de telle sorte qu'il conserve sa valeur pour la feuille sur laquelle il est apposé, et ne peut servir pour une autre feuille de papier.

HISTORIQUE

XVIe s. Il est tellement obliteré qu'on ne le peult point lire, Palsgrave, p. 740.

ÉTYMOLOGIE

Lat. oblitterare, de ob, sur, et littera, dans le sens de barre d'écriture.