« pélican », définition dans le dictionnaire Littré

pélican

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

pélican

(pé-li-kan) s. m.
  • 1Oiseau aquatique (famille des palmipèdes), muni d'une poche qui a son ouverture entre les deux branches osseuses dont est formée sa mandibule inférieure ; cette poche est composée de deux feuillets dont l'interne est contigu à la paroi de l'oesophage, tandis que l'externe est la peau du cou, pelicanus onocrotalus, L.

    Le pélican a été pris pour le symbole de l'amour paternel, parce que des auteurs ont écrit faussement qu'il nourrissait ses petits de son propre sang. Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage, Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux, Ses petits affamés courent sur le rivage… Pour toute nourriture il apporte son cœur, Musset, Nuit de mai.

  • 2 Terme de chimie. Alambic avec un chapiteau, d'où sortent deux becs.
  • 3Instrument dont les dentistes se servent quelquefois pour l'extraction des dents molaires.
  • 4Crochet de fer dont le menuisier se sert pour assujettir sur l'établi les morceaux de bois qu'il travaille.
  • 5Ancienne pièce d'artillerie de 6, pesant 2400 livres.

HISTORIQUE

XIIIe s. Tout ensi com li pelicans, Qui resuscite ses phaons De sa char et de ses braons Et du sanc qui del cuer lui court, Baudouin de Condé, t. I, p. 40.

XIVe s. Par alambics et descensoires, Cucurbites, distillatoires, Par pelicans et matheras, Nat. à l'alch. 4.

XVe s. Querez nous ce popelican S'il voloit comme un pelican, S'y heurtera il à nos talons, Martyre de St-Denis.

XVIe s. Daviers, policans à tirer et rompre les dents, Paré, III, p. 639.

ÉTYMOLOGIE

Prov. pellica, pelican ; esp. pelicano ; ital. pellicano ; du lat. pelicanus ; grec, πελεϰάνος ou πελεϰὰν, proprement le pic, de οελεϰᾷν, percer, couper, πέλεϰυς, hache, dénomination transportée ensuite au pélican pour on ne sait quelle ressemblance. Comme on a dit polican (voy. l'historique), on a prétendu que le nom de l'instrument de chimie ou de chirurgie dérivait de polycampus, mais rien ne justifie cette dérivation ; et il faut voir dans pelican une comparaison avec le bec d'un oiseau, comparaisons qui ne sont aucunement rares.