« passe-droit », définition dans le dictionnaire Littré

passe-droit

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

passe-droit

(pâ-se-droi) s. m.
  • 1Grâce accordée contre le droit et l'usage ordinaire. D'où se serait ensuivie la suppression des passe-droits et des injustices qui s'exercent à cette occasion dans les paroisses, Vauban, Dîme, p. 162.
  • 2Injustice faite à quelqu'un en lui préférant une personne qui a moins de titres que lui. Accablé de passe-droits et supplanté par tous vos camarades, pour avoir fait votre service à la tranchée, tandis qu'ils faisaient le leur à la toilette, Rousseau, Ém. v.

    Fig. Licence, irrégularité. L'unité de lieu est assez exactement gardée en cette comédie, avec ce passe-droit toutefois que tout ce que dit Daphnis à sa porte ou en la rue, serait mieux dit dans sa chambre, où les scènes qui se font sans elle et sans Amarante ne peuvent se placer, Corneille, Exam. de la Suiv.

REMARQUE

D'après Laveaux, on doit dire au pluriel les passe-droit, et non les passe-droits ; s'agissant non de passer des droits, mais de passer le droit. Cependant l'Académie écrit des passes-droits, ainsi que les auteurs du XVIe siècle. Le fait est que la locution peut s'expliquer aussi bien en disant passant les droits qu'en disant passant le droit.

HISTORIQUE

XVIe s. Ce commissaire des guerres faisoit au pere aultant de passe-droits [contrôles de complaisance, faveurs], et plus qu'il n'en eust sceu demander, Carloix, II, 17.