« pataud », définition dans le dictionnaire Littré

pataud

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

pataud

(pa-tô) s. m.
  • 1Jeune chien qui a de grosses pattes.

    Familièrement. Être à nage pataud (locution qui représente être à : pataud, nage ; nage à l'impératif), se dit d'un chien qu'on a jeté à l'eau, et, par plaisanterie, d'un homme qui, tombé dans l'eau, se débat pour en sortir.

    Cela se dit aussi figurément d'un homme qui est dans l'abondance. Vous en parlez à votre aise, vous qui êtes à nage pataud.

  • 2 S. m. et f. Pataud, pataude, se dit d'une personne grossièrement faite. Quelle grosse pataude ! Le noir pataud [charbonnier], la voyant ainsi mise, Lui répondit…, Voltaire, Bégueule.

    Gros enfant potelé. Votre petite devient aimable [depuis qu'elle a une bonne nourrice]… elle sera dans quinze jours une pataude blanche comme de la neige, qui ne cessera de rire, Sévigné, 8 avril 1671.

    Les patauds, nom donné dans les guerres civiles de l'Ouest par les royalistes aux républicains. Le nom de pataud, donné par les chouans aux républicains, fut une altération du mot patriote, d'abord mal prononcé par les paysans, pour qui il était tout nouveau et qui n'en connaissaient pas la signification, Émile Souvestre, Scènes de la chouannerie, La famille Chouan.

    Adj. Cet homme est bien pataud. Une femme pataude. Deux écuyers, l'un boiteux, l'autre louche, six grands vilains hommes d'armes…, des valets patauds formaient la cour et la maison du sire de la Rocheforte, Mme Riccoboni, Amours de Gertrude, Œuv. t. V, p. 296, dans POUGENS.

    Se dit familièrement de ce qui est lourd d'exécution, dans les beaux-arts.

HISTORIQUE

XVIe s. Pataut, chi ha piedi grossi, Oudin, Dict.

ÉTYMOLOGIE

Norm. patoul, patou ; picard, patoul. Le sens propre indique que le radical est patte ; il faut donc rejeter l'opinion de ceux qui voient dans pataud une altération de pitaud.