« peautre », définition dans le dictionnaire Littré

peautre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

peautre [1]

(pô-tr') s. m.
  • Vieux mot signifiant lit, mauvais lit, grabat ; inusité, sauf dans cette locution populaire, qui tombe elle-même en désuétude : envoyer quelqu'un au peautre ou aux peautres, le brusquer pour le congédier, pour le chasser. Tu veux toujours gouailler les autres, Et puis ils t'enverront aux peautres, Vadé, la Pipe cassée, II.

    Aller au peautre, se perdre. Vous êtes encor jeune, on le voit bien. - Mme Brice : Assez Pour voir votre noblesse un jour aller au peautre, Boursault, Mots à la mode, sc. 12.

HISTORIQUE

XIIIe s. Andui [tous deux] se vont couchier el piautre, Fabliaux et contes, édit. de MÉON, t. III, p. 365.

XVe s. Puis qu'ilz sont deux veaultres au peaultre, Tu en pendras l'un, et moy l'autre, Mistere de la Passion Jesu Crist, Crucifiment de Jesus, édit. de Verard, 1490, sign. Di verso, col. 2.

XVIe s. Chassez ces marchants Turcs au peaultre, Oppède, Trad. de Pétrarque, f° 84, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Champagne, peautre, paillasse, lit, venant, d'après Scheler, de l'anc. haut-allem. polstar, bolstar, allemand moderne, Polster, matelas, coussin. L'ancienne langue avait peautraille, canaille : XVe s. Puis en bataille Se sont fuis comme peautraille, Monstrans que d'honneur ne leur chaille, Chartier, Œuvres, p. 678. Dans la Brie, pautrain veut dire polisson, mauvais drôle (voy. POLTRON).