« persifler », définition dans le dictionnaire Littré

persifler

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

persifler

(pèr-si-flé) v. a.
  • 1Railler quelqu'un, en lui adressant d'un air ingénu des paroles qu'il n'entend pas, ou qu'il prend dans un autre sens. Dites-moi si Racine a persiflé Boileau, si Bossuet a persiflé Pascal, Voltaire, Mél. litt. à l'abbé d'Olivet sur la prosodie. C'est de l'usage de tout dire sur le même ton qu'est vent celui de persifler les gens sans qu'ils le sentent, Rousseau, Ém. I. Il vous persifle même en gardant le silence, Collin D'Harleville, Malice pour malice, I, 2.
  • 2Parler avec ironie et moquerie. Entendre soupçonner ou persifler ses intentions dans une assemblée politique où l'on a fait ses preuves, est une tolérance qu'un homme qui a le sentiment de sa dignité personnelle ne connaît pas, Mirabeau, Collection, t. II, p. 40.

    Absolument. Vous persiflez, je vois, jeunes gens que vous êtes ; C'est le ton d'à présent, c'est le talent du jour, Collin D'Harleville, Le vieill. et les jeunes gens, I, 6.

  • 3Se persifler, v. réfl. Se railler soi-même. Après avoir commencé par me persifler moi-même, j'aurai tout le temps de persifler les autres, Rousseau, le Persifleur.

REMARQUE

Ce mot, composé avec siffler, devrait s'écrire comme siffler.

ÉTYMOLOGIE

Per, et siffler. Persifler et ses composés se sont accrédités tout d'un coup à Paris vers le milieu du XVIIIe siècle, comme on le voit à persiflage.