« roué », définition dans le dictionnaire Littré

roué

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

roué, ée

(rou-é, ée) part. passé de rouer
  • 1Qui est en forme de roue.

    Terme de manége. Encolure rouée, encolure qui s'élève et s'arrondit insensiblement, du garrot à la nuque. Quand, dans le siècle dernier, est venue la mode des chevaux à tête busquée et à encolure rouée, les éleveurs de la Normandie ont importé des étalons des rives méridionales de la mer Baltique, Magne, Séance du 20 mai 1868, Bull. de la Soc. d'agric. de France, 3e série, t. III, p. 573.

    Terme de vénerie. Tête rouée, tête de cerf, daim ou chevreuil dont les merrains sont courbés en dedans ; elle est rouée du haut, quand la courbure est près de l'empaumure.

  • 2Qui a subi le supplice de la roue. L'histoire de cet abbé roué est affreuse ; il était de fort bonne maison ; demandez à Corbinelli, Sévigné, 28 févr. 1685.

    Substantivement. Il lui faisait donner place commode dans les lieux publics pour voir les pendus et les roués qu'il faisait exécuter, Furetière, Roman bourg. II, p. 249. Voudraient-ils faire souffrir… un plus grand supplice que ne sont ceux des roués ? Sévigné, à Guitaut, 2 déc. 1671.

  • 3 Par exagération. Roué de coups, battu violemment. Battu peut-être, du côté de M. Grichard ; roué à coup sûr, du côté de Mondor, Brueys, Grondeur, III, 1.

    Roué de fatigue, extrêmement las.

  • 4Nom donné sous la régence à des hommes sans mœurs, compagnons des désordres du duc d'Orléans, ainsi dits parce qu'ils étaient dignes de figurer sur la roue. La compagnie scélérate dont il [le duc d'Orléans] avait fait sa société ordinaire de débauche, et que lui-même ne feignit pas de nommer publiquement ses roués, chassa la bonne, Saint-Simon, 390, 20. Ses soupers [du régent] étaient toujours en compagnie fort étrange : ses maîtresses, quelquefois une fille de l'opéra, souvent Mme la duchesse de Berry, et une douzaine d'hommes, tantôt les uns, tantôt les autres, que sans façon il ne nommait jamais autrement que ses roués, Saint-Simon, 436, 61. Un petit bourgeois éclos d'hier qui se mêle de parodier les roués de la régence, Ch. de Bernard, les Ailes d'Icare, XVI.

    En général. Un homme sans principes et sans mœurs. C'est un roué qui ne respecte rien.