« salique », définition dans le dictionnaire Littré

salique

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salique

(sa-li-k') adj.
  • Qui appartient aux Francs saliens. Marculfe prescrit de n'admettre pour témoins dans un procès en revendication du droit plein et entier de franchise que les Francs bien saliques ; il y avait donc des Francs qui n'étaient pas entièrement saliques, Naudet, Instit. Mém. inscr. et belles-lett. t. VIII, p. 472. Terre salique, enceinte qui dépendait de la maison du Germain ; c'était la seule propriété qu'il eût, Montesquieu, Esp. XVIII, 22.

    Loi salique, corps de loi des Francs saliens. La loi salique veut que, lorsqu'un homme laisse des enfants, les mâles succèdent à la terre salique au préjudice des filles, Montesquieu, Esp. XVIII, 22. La loi salique… était une loi purement économique qui donnait la maison et la terre dépendante de la maison aux mâles qui devaient l'habiter et à qui par conséquent elle convenait le mieux, Montesquieu, ib. L'article de cette ancienne loi qui ôte toute hérédité aux filles en terre salique, semble ne la leur ravir que parce que tout seigneur salien était obligé de se trouver en armes aux assemblées de la nation, Voltaire, Mœurs, 75. Nous avons deux éditions de cette loi salique, l'une par un nommé Hérold, l'autre par François Pithou, et toutes deux sont différentes, Voltaire, Dict. phil. Loi salique.

    Particulièrement, loi salique, la disposition qui exclut les femmes de la couronne de France, et qui fut consacrée lorsque la ligne directe des Capétiens manqua, et que les Valois furent appelés au trône. Après ce que nous venons de dire, on ne croirait pas que la succession perpétuelle des mâles à la couronne de France pût venir de la loi salique ; il est pourtant indubitable qu'elle en vient, Montesquieu, Esp. XVIII, 22. Celui qui a dit que la loi salique fut écrite avec une plume des ailes de l'aigle à deux têtes par l'aumônier de Pharamond, au dos de la donation de Constantin, pourrait bien ne s'être pas trompé, Voltaire, Dict. phil. Loi salique.

HISTORIQUE

XVIe s. Par la loi salique les royaumes, duchés, comtés, marquisats et baronnies ne se demembrent pas, Loysel, 638.

ÉTYMOLOGIE

Saliens (les Francs), ainsi dits de la rivière Sala, aujourd'hui l'Yssel, dont ils habitaient les bords. Au contraire, Montesquieu adoptant l'opinion d'Échard, fait venir salique de l'ancien haut allemand sala, demeure, maison, de sorte que la terre salique serait la terre de la maison.