« siller.2 », définition dans le dictionnaire Littré

siller

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

siller [2]

(si-llé, ll mouillées, et non si-yé) v. a.
  • 1 Terme de fauconnerie. Coudre les paupières d'un faucon. Quand, voulant porter un oiseau de proie, on n'a point de chaperon pour lui couvrir la tête, on lui sille les yeux, c'est-à-dire on lui coud les deux paupières d'un point d'aiguille ; l'oiseau ne se débat plus.
  • 2 Fig. Fermer, en parlant des yeux. Mes yeux… Depuis d'un bon sommeil ne se sont vus sillés, Régnier, Élég. II.

    Absolument. [Un fantôme, en rêve] Me prédit mes malheurs, et longtemps, sans siller, Me contemple, debout contre mon oreiller, Saint-Amand, les Visions.

HISTORIQUE

XVIe s. …En leur ostant les sens, et leur sillant les yeux, Du Bellay, J. III, 71, recto. [Le ciel] Comme jaloux d'un bien si precieux, Silla le monde et m'aveugla les yeux, Pour de luy seul seule estre regardée, Ronsard, 49. Amour ne regne point sur la troupe blesmie Des morts, qui sont sillez d'un long somme de fer, Ronsard, 168. …Qui eust adouci la rage Du plus foible belliqueur, Si la fureur du courage Ne luy eust sillé le cœur, Ronsard, 348.

ÉTYMOLOGIE

La véritable orthographe est ciller, qui vient de cil (voy. CILLER et DESSILLER).