« tourteau », définition dans le dictionnaire Littré

tourteau

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tourteau

(tour-tô) s. m.
  • 1Sorte de gâteau. Prenez avec vous dix pains, un tourteau et un vase plein de miel, et allez le trouver, Sacy, Bible, Rois, III, XIV, 3.
  • 2Petit pain bis, dans quelques provinces.
  • 3Masse formée du résidu de certains végétaux dont on a exprimé de l'huile. Les principaux tourteaux sont ceux de lin, de pavot, de chènevis, de colza, d'olives, de faînes.
  • 4 Terme de blason. Figure qui, en or, se dit besant, en argent, plate, et en émail quelconque, tourteau.
  • 5Disque de bois dur de forme lenticulaire, employé dans les poudreries pour briser les mottes du salpêtre et grener la poudre.
  • 6Tourteau goudronné, artifice d'éclairage, composé d'une couronne faite avec de la vieille mèche à canon, enduite d'une composition éclairante.
  • 7Plafond d'en bas d'une lanterne de moulin.
  • 8Crabe tourteau, ou, simplement, tourteau, le cancer pagure de certains auteurs, dit aussi poupart, et sur le littoral de la Manche, poing-clos ; il est très bon à manger.

HISTORIQUE

XIIe s. E fai à mun oes [gré] tut premierement un turtellet de cele farine, Rois, p. 311.

XIIIe s. Si fait on bau [bail] sour les bateurs d'ole [huile], k'il bacent l'olie bien et loialment, et livrent droite mesure, et rendent les tourtiaus à cascum cou c'à lui afiert, Tailliar, Recueil, p. 417.

XIVe s. Autre les ha [les trésors du mort] qui s'en deporte, Et les despent, espoir, et gaste, Et fait grant tourtel d'autrui paste, Machaut, p. 98.

XVIe s. Il y eut un jeune homme, lequel, estant souspeçonné d'avoir empoisonné son pere dedans un tourteau, faisoit du mauvais et menaçoit Ciceron de luy dire injure, Amyot, Cicér. 33.

ÉTYMOLOGIE

Derivé de tourte 1 ; wallon, tortai ; Berry, tourtiau ; Guernesey, tourtel, gros pain rond bis ; provenç. tortelh ; catal. tortell.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TOURTEAU. Ajoutez :

PROVERBE

Faire de la pâte le tourteau, locution équivalant à faire de la terre le fossé (voy. FOSSÉ), et signifiant tirer de la chose même de quoi subvenir aux dépenses nécessaires pour l'entretenir.