« tripe », définition dans le dictionnaire Littré

tripe

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tripe

(tri-p') s. f.
  • 1Boyau d'un animal. Vendre des tripes. Mou comme tripe.

    Vomir, rendre tripes et boyaux, avoir des vomissements excessifs. La vilaine bête ! mais de quoi s'avise-t-elle de vous apporter son cœur sur ses lèvres, et de venir … rendre tripes et boyaux en votre présence ? Sévigné, 21 août 1680.

    Il ne faut jamais s'épouvanter à moins qu'on ne voie ses tripes dans son giron, Il ne faut pas s'effrayer à moins que le danger, le mal ne soit très grand.

  • 2Les tripes qu'on mange, qui sont les estomacs du bétail ruminant, savoir la panse, le feuillet, le bonnet et la caillette. Des tripes à la mode de Caen.

    Terme de cuisine. Œufs à la tripe, œufs durs coupés par tranches et fricassés avec des oignons.

  • 3Nom donné, dans la manufacture des tabacs, aux feuilles qui forment l'intérieur du cigare. Un cigare se compose de trois parties : l'intérieur ou tripe, la sous-cape et la cape ou robe ; la tripe forme les 60 0/0 du poids total ; la sous-cape enveloppe la tripe ; et le tout est roulé dans la robe, Marqfoy, Monit. univers. 16 et 17 août 1867, p. 1116, 5e col.
  • 4 Au plur. Résidu de la cuite de la colle à papier.
  • 5Peau en tripes, peau de bœuf débourrée, pelée et trempée ; elle a été passée dans un bain de chaux.
  • 6Sorte d'étoffe veloutée, qui se fabrique au métier comme le velours ou la peluche, ainsi dite à cause de sa ressemblance avec l'intérieur de la panse des ruminants.

    On dit toujours, tripe de velours, afin de prévenir toute équivoque.

  • 7Morceau d'étoffe dont les chapeliers couvrent leur peloton.

HISTORIQUE

XIIIe s. Tripes de porc et de mouton, Barbazan, Fabliaux, IV, p. 88.

XIVe s. Irons mangier des tripes, qui vont au feu boillant ; Car certes j'ai si faim qu'onques je n'u si grant, Guesclin. 19471.

XVe s. Ung livre couvert de trippe de veloux, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 357.

XVIe s. Ils avoient esventré 15 ou 16 corps de Bourguignons, et desvidoient leurs trippes comme les trippiers à la riviere, Carloix, IV, 32. Les tripes d'un fagot [l'intérieur], Cotgrave Le tout pour la tripe, Cotgrave Tripe pleine ne combat bien ni ne fuit bien, Cotgrave Tout aille, tripes et boyaux, G. Cretin, p. 160, dans LACURNE. Messer Guaster [est le] premier maistre es ars du monde… les corbeaux, les gays, les papeguays, les estourneaulx il rend poetes… et leur apprend languaige humain proferer, parler, chanter ; et tout pour la trippe, Rabelais, IV, 57.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. et portug. tripa ; ital. trippa ; angl. tripe ; tripa, stripa, dans le Gloss. latinogerman. de Diefenbach. L'origine en paraît être dans le celtique : kimry, tripa ; irl. triopas ; bas-bret. stripen, bien que Scheler indique l'allemand Strippe, bande de cuir.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

TRIPE.
4Ajoutez :

Chairs en tripes, peaux dédoublées, Douanes, Tarif de 1877, note 576.